Que retenir de la consultation citoyenne sur l’avenir de la Nouvelle-Calédonie ?

Terminée, la consultation de la société sur l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie. Cinq axes avaient été choisis pour nourrir la réflexion. Pour l'instant, seul l'un d'eux fait l'objet d'une restitution : on peut lire les 113 contributions des "corps intermédiaires".

Nourrir la réflexion sur l'avenir institutionnel, c'était l'esprit de cette consultation inédite initiée par le ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu. Ouverte mi-janvier, refermée le vendredi 15 avril, elle a pris cinq formes.

• Une partie restituée à ce jour

A ce stade, la restitution des contributions concerne la consultation des "corps intermédiaires". Ce qui englobe le monde associatif, la sphère syndicale, les chambres consulaires, les clusters et autres "groupes d’intérêt". Ils étaient invités à s'exprimer sur la plateforme internet mise en place par les services de l’Etat. 

Décryptage avec Yvan Avril :

 

• Des participants très (très) divers 

APE de maternelle, station-service, conseil coutumier, partisans du dégel du corps électoral, cercle de cheffes d'entreprise... Les 113 entités qui se sont signalées sur le questionnaire en ligne s'avèrent extrêmement diverses. Il suffit d'en consulter la liste (en cliquant ici). Une cinquantaine ont demandé à être reçues en audition.

Dans ces 113 apports, on trouve des organisations de toutes sortes : politiques, philosophiques, économiques, syndicales, culturelles, liées à la cause animale ou à la défense des consommateurs, environnementales, scolaires, médiatique. Beaucoup de clubs sportifs et de ligues. Des entreprises. 

• Six types de questions

Durant une période prolongée à environ trois mois, ils ont pu répondre à une série de questions. Ce que veut dire être Français aujourd’hui en Nouvelle-Calédonie. Ce que signifient les notions d'indépendance et de souveraineté. Les liens à entretenir avec la France. 

Autres sujets, les grands défis auxquels le Caillou est confronté et comment y répondre; les espoirs et les préoccupations vis-à-vis de l'avenir ; et puis une proposition en lien avec trois thèmes abordés par Emmanuel Macron au lendemain du deuxième référendum (défi climatique, développement économique et axe Indopacifique).

Sur le fonds, les clivages de la société calédonienne ne manquent pas d'apparaître, indépendantistes versus non indépendantistes. Mais quelques-unes des réponses sont plus nuancées.
 

• Et le reste ? 

Schéma explicatif de cette démarche participative.

Cette première restitution doit être synthétisée par un prestataire extérieur et publiée.

Concernant les autres travaux, dont le résultat n'est pas encore rendu public, arrêtons-nous sur la démarche d’écoute profonde, organisée par un institut spécialisé. Elle a permis de recevoir 104 Calédoniens pour un entretien d'une heure en tête-à-tête. Un millier d'autres, estimés représentatifs de toute la population qui vit sur le Caillou, ont été interrogés vingt minutes par téléphone.

Pour la jeunesse, 1 109 étudiants ont contribué en ligne - huit mille d’entre eux avaient été sollicités par courrier électronique.

Quatre organisations représentantes du monde économique et social ont été saisies pour apporter leur éclairage : NC-Eco, le Cese,le Conseil du dialogue social et le Cresica (Consortium pour la recherche, l'enseignement supérieur et l'innovation).

Enfin, les 33 maires calédoniens ont été invités à s’entretenir avec les représentants de l’Etat. Le haussaire ayant reçu les deux associations qui les représentent. 

• Alimenter les discussions politiques

Après analyse, toute cette matière doit être proposée au ministre des Outre-mer et aux élus calédoniens. Dans un premier temps, ils serviront à alimenter les discussions prévues à Paris entre le 25 mai et le 3 juin. Lors des réunions prévues avec le Premier ministre Jean Castex et au cours des rencontres avec le président de la République Emmanuel Macron. A terme, les éléments doivent être communiqués à la population.

• Toute une documentation

On signalera au passage la précieuse bibliothèque en ligne associée à la plateforme numérique de la consultation. On y trouve une soixantaine de documents faisant référence quand il s'agit de réfléchir à l'avenir calédonien (textes juridiques, travaux, rapports, relevé de conclusions après les Comités des signataires ou résultats des scrutins référendaires). 

• Le troisième référendum sur les rails

Le 4 novembre 2018, les partisans du maintien dans la France ont obtenu 56.67 % des suffrages, contre 43.33 % en faveur de l'indépendance.
Le 4 octobre 2020, les premiers l'ont à nouveau emporté. Mais cette fois avec 53.26 % des voix, contre 46.74 % aux indépendantistes.
Quant au dernier référendum prévu par l'Accord de Nouméa, il a été déclenché début avril