Le ressortissant chinois arrêté il y a six mois ne sera pas extradé

Au tribunal de Nouméa, mercredi 16 octobre 2019.
La chambre de l'instruction a émis un avis défavorable quant à l’extradition demandée par la Chine d’un de ses ressortissants, recherché et arrêté à la mi-avril en Nouvelle-Calédonie. Cette décision est motivée par un état de santé jugé incompatible avec une détention prolongée.
En entendant la décision, Shu Shuan Ning n'a pas pu contenir son émotion. Le ressortissant chinois qui a fait l'objet d'une note rouge d'Interpol ne sera pas expulsé par la France vers son pays d'origine. A Nouméa, la chambre de l’instruction a répondu défavorablement à ce qui s’avère, en Calédonie, la première demande d'extradition actée par la Chine
 
Au sortir du tribunal, mercredi 16 octobre 2019
 

«Très ému»

Un véritable soulagement pour le sexagénaire. Arrêté mi-avril à l'île des Pins lors d’une croisière, il était sous le coup d'un mandat d'arrêt international, et recherché pour participation, dans son pays, à un vaste système de placement pyramidal. Incarcéré, l'homme avait été remis en liberté, sous contrôle judiciaire, le 24 juillet. Dans l'attente d'une éventuelle extradition, qui n'interviendra donc pas.
Ecoutez sa réaction traduite à Alex Madec :

Refus d'extradition, réaction de Shu Shuan Ning

 

Traumatisme crânien

La décision rendue ce matin est motivée par les conclusions médicales et psychiatriques. Elles attestent que l’état de santé de Shu Shuan Ning est incompatible avec une détention prolongée : suite un ancien traumatisme crânien, il souffre de troubles cognitifs.
 
Christian Pasta, avocat général, après l'audience.
 

«Motif facultatif»

«Il y avait un motif facultatif, au terme de l’article 5 de la convention en extradition liant la France avec la République populaire de Chine», développe l’avocat général, Christian Pasta. «A savoir son état de santé, relativement et même très fragile, qui lui interdisait toute mesure de détention ici, mais aussi en métropole, ou alors dans des établissements spécialisés, voire évidemment au sein de l’état chinois.» 

Refus d'extradition, Christian Pasta

 

«Au centre d'une affaire dont les enjeux le dépassent»

Pour l’avocat du ressortissant, cet avis est conforme au droit international et au traité d'extradition qui existe entre la France et la Chine. «Ce qui est moins normal, estime maître Stéphane Bonomo, c’est qu’on ait placé une fiche rouge sur la tête de M. Ning. Ce qui l’a conduit, pour des raisons à la fois diplomatiques et de politique interne au pays requérant, à être au centre d’une affaire d’extradition dont les enjeux le dépassent.»

Refus d'extradition, maître Bonomo

 

Direction l'Australie

L'homme est reparti libre du tribunal. Une fois que son passeport lui aura été remis, il devrait s'envoler pour l'Australie où il vit depuis plusieurs années. 

A retrouver au JT.