John est un passionné d'automobile. Pendant des années, cet habitant de Bourail se souciait peu des limitations de vitesse, jusqu'au jour où ses deux enfants se retrouvent grièvement blessés avec leur maman dans une collision à La Tamoa. "Il m'a fallu voir mes filles en réanimation, avec des perfusions et sous assistance respiratoire, pour comprendre que rouler à haute vitesse est dangereux."
Il m'a fallu voir mes filles en réanimation, avec des perfusions et sous assistance respiratoire, pour comprendre que rouler à haute vitesse est dangereux.
John, Bouraillais passionné d'automobile
Il y a quelques jours encore, à Païta, la gendarmerie a intercepté un véhicule à 200 km/h sur une route pourtant limitée à 90. Chaque année, la gendarmerie relève près de 6 000 excès de vitesse, dont environ 300 à plus de 50 km/h au-dessus de la limite.
Des cas extrêmes, pour lesquels la réponse des forces de l'ordre est immédiate. "Nous effectuons bien évidemment des rétentions de permis, des suspensions ensuite par la DITTT et parfois, quand ça va trop loin et s'il y a d'autres infractions, on peut aller jusqu'à la confiscation du véhicule", explique David Roussel, en charge de la sécurité routière à la gendarmerie.
Vitesse autorisée très élevée en Brousse
Reste un constat : en Brousse, la vitesse autorisée est très élevée sur certaines portions de route. Jusqu'à 110 km/h, sans séparateur de voies, contre 80 à 90 km/h sur les routes de campagne dans l'Hexagone. Mais pour Dominique Doppler, de la DITTT (direction des Infrastructures, de la topographie et des transports terrestres), le problème est le non-respect de ces limites "Des réseaux à 110 km/h en bidirectionnel, on peut en voir par exemple dans l'intérieur, en Australie, et sur la traversée nord-sud sur une deux voies bidirectionnelle à 110 km heure. Et ça fonctionne, mais parce que les gens respectent. Il n'y a pas un automobiliste qui est au-dessus de la vitesse autorisée."
10 km/h en moins = 4 % de risque d'accident en moins
Abaisser les limitations de vitesse ? La question devait être abordée lors du Forum sur la sécurité routière qui se tient depuis lundi à Boulouparis. En France, l'expérience a provoqué un tollé et pourtant, en réduisant sa vitesse de 10 km/h seulement, on diminue de 4 % les risques d'accidents mortels.
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