Acteur majeur de la mine et la métallurgie en Nouvelle-Calédonie, la SMSP contrôle deux usines de classe mondiale. Outre un rapport qui étrille la Sofinor dont elle est la filiale, la Chambre des comptes estime que sa stratégie industrielle est risquée pour les "petits mineurs".
La stratégie industrielle suivie par la Société minière du Sud Pacifique comporte des risques pour les "petits mineurs", s'inquiète la Chambre. C'est ce qui ressort entre autres du rapport consacré à la Société minière du Sud Pacifique, ou plutôt à sa gestion pour les années 2013 à 2018 (il est accessible en cliquant ici). Un rapport adossé à celui qui décrypte, de façon éloquente, les comptes de la Sofinor, en recommandant qu'elle absorbe la SMSP (NC la 1ere l'évoque là).
Un modèle qui "doit être tempéré"
Cette stratégie industrielle s’appuie sur la valorisation optimale de la ressource minière calédonienne, dans le but de lui offrir un débouché métallurgique quelle que soit la teneur du minerai. En clair, il s’agit de contrôler au maximum l’extraction de la ressource en nickel, mais aussi sa transformation. La CTC reconnaît que ce modèle imbriqué de la mine et de l'usine "aboutit à un retour financier supérieur à la seule vente du minerai brut". Mais il "doit être tempéré", modère-t-elle.
"Risque de dépendance"
"D’une part, il n’intègre pas suffisamment le poids des coûts d’exploitation et des charges d’investissement, nécessairement lourds dans le cadre d’une installation industrielle". Et "d’autre part, il est porteur d’un risque de dépendance des «petits mineurs» qui ont développé des relations commerciales stables avec leur propre clientèle". Ils risquent d’être lésés si le flux d’approvisionnement de minerai vers les usines (du Nord ou de Gwangyang en Corée) est orienté à la baisse. La Chambre territoriale des comptes craint "que la variable d’ajustement ne se réalise sur eux".
Partenariats et transparence
Elle estime par ailleurs que la SMSP devra prendre un moment pour, entre autres, faire le point sur les objectifs attendus en termes de partenariats. L’absence d’un document qui les formaliserait complique, d’après elle, tout suivi de la stratégie industrielle de la société. Et la transparence sur les grandes orientations stratégiques à venir est une nécessité.
Parts majoritaires
La Société minière du Sud Pacifique est une filiale de la Sofinor, dont l’actionnaire public est la province Nord. La SMSP détient une part majoritaire au capital des co-entreprises :
- KNS (Koniambo nickel, usine du Nord);
- SNNC (Société du nickel de Nouvelle-Calédonie et Corée, usine de Gwangyang);
- NMC (Nickel mining Company, qui approvisionne celle-ci en minerai).
La synthèse de dix pages à lire ici :
Plus de précisions à venir