La présidence du Sénat coutumier pour un an revient à l'aire Drubea-Kapumë. Le congrès du pays kanak qui s'est tenu à Maré a vu Justin Gaïa, de Païta, succéder à Hippolyte Sinewami-Htamumu, de La Roche.
Anne-Claire Lévêque et Gaël Detcheverry, avec F.T.•
De La Roche, à Païta : Hippolyte Sinewami-Htamumu et l'aire Nengone ont laissé place à Justin Gaïa et au pays Drubea-Kapumë qui couvre le Sud calédonien, l'île Ouen et l'île des Pins. La passation de la présidence pour un an a eu lieu dimanche après-midi, durant le congrès du pays kanak accueilli à Maré.
Le compte-rendu d'Anne-Claire Lévêque et Gaël Detcheverry :
Né en 1951, l'homme est originaire de la tribu de N'Dé, en bord de mer de Païta. Dans les années soixante-dix, c’est en Métropole qu'il effectue des études de maths et de physique. En 1974, le jeune homme entre dans l’armée. Il va y faire carrière. Puis le lieutenant-colonel prend sa retraite de militaire et retourne au pays.
Son portrait par Cédrick Wakahugnème :
Portrait de Justin Gaïa
Impliqué dans les affaires tribales et coutumières
Depuis, il se consacre à sa tribu et aux affaires coutumières, avec un passage au conseil municipal de Païta sur la liste de Harold Martin puis celle de Frédéric de Greslan. Justin Gaïa a initié de nombreux projets de développement, des revendications de terres et la mise en place d'un conseil tribal à N'Dé.
Le dossier usine du Sud
Très actif, il est en première ligne de l’Ican, l’Instance coutumière autochtone de négociation, qui défend une vision pays de l'usine du Sud. Le nouveau président du Sénat coutumier compte bien porter le dossier de cette reprise de Vale NC. Il souhaite aussi asseoir l'autorité des instances coutumières et organiser un quatrième congrès de la jeunesse kanak. Un homme à la fois conciliant et de caractère, qui promettait, avant même sa nomination, de reverser en partie son salaire à des associations de sa tribu.