18h35. Les résultats du second tour sont proclamés au haussariat et nouvelle surprise : c'est Robert Xowie, maire de Lifou, issu de l'Union calédonienne, qui est élu avec 307 voix. C'est la première fois qu'un indépendantiste accède au Sénat. Armand Olhen, lui aussi membre de l'Union calédonienne, avait été élu en 1955, mais le parti ne revendiquait alors pas l'indépendance.
Sonia Backès n'a pas réussi à faire le plein. Malgré le désistement de Pierre Frogier et de Gérard Poadja, les deux sénateurs sortants, elle a obtenu 246 voix, 21 de plus qu'au premier tour. Le nombre de grands électeurs loyalistes était estimé à 330.
Sonia Backès, seule représentante du gouvernement Borne en lice
Un véritable revers pour la secrétaire d'Etat à la Citoyenneté, candidate de la majorité présidentielle. Pourra-t-elle garder sa place au gouvernement ? Aux législatives, la règle est à la démission des ministres perdants. Et aux sénatoriales ? Sonia Backès était la seule représentante du gouvernement à candidater lors de ce scrutin.
Au second tour, seuls trois des six candidats restants ont choisi de se maintenir : Sonia Backès, Robert Xowie et Macate Wenehoua.
Le septième, Georges Naturel a été élu dès le premier tour, le matin. Il fallait la majorité absolue, c'est-à-dire la majorité des votes exprimés plus un. 561 grands électeurs se sont exprimés. Ils pouvaient voter pour deux candidats. Georges Naturel a obtenu 351 voix. Robert Xowie, 259. Sonia Backès, 225. Pierre Frogier, sénateur sortant, 180. Gérard Poadja, lui aussi sortant, 48. Macate Wenehoua, 6. Et Manuel Millar, 2.
"C'est une belle et grande surprise. Je ne m'attendais pas à avoir un score aussi large, mais ça démontre que les grands électeurs ont voulu envoyer un message parce qu'ils trouvent qu'il y a une manière de faire de la politique en Nouvelle-Calédonie qui n'est peut-être pas celle qu'on attend. En tout cas, moi je prône un changement dans la manière de faire de la politique et je veillerai à ce que l'ensemble des Calédoniens participent au débat sur notre société, sur l'avenir institutionnel et pour remettre en marche le développement économique et en particulier les programmes sociaux. C'est une satisfaction mais aussi une charge que je dois porter. Je dois mériter ce résultat et me battre pour obtenir ces objectifs", souligne Georges Naturel.
Le scrutin s'est ouvert à 8h30 à la résidence du haut-commissaire, à Nouméa, ce dimanche. Sur les visages, des sourires, mais la tension était palpable.
Témoignages de grands électeurs
Pour les sénatoriales, le vote se déroule au suffrage universel indirect. Sur le Caillou, 578 grands électeurs étaient appelés à départager sept candidats.
Parmi les grands électeurs, Lucien Douyère, élu de Kaala-Gomen, participait pour la première fois. Avec "un sentiment un peu d’angoisse de se présenter là mais c’est une belle occasion pour nous", témoignait-il, en pensant aux réformes institutionnelles à venir.
Sénatoriales en Nouvelle-Calédonie : tout savoir avant les élections du 24 septembre
Pour Ashley Kabar, conseillère municipale de Païta, "les nouveaux sénateurs seront très importants pour l’avenir de la Nouvelle-Calédonie. Je suis très fière de pouvoir voter pour ces élections, tout le monde n'en a pas la possibilité."
Georges Naturel, maire de Dumbéa, a été le premier candidat à déposer son bulletin, au haussariat, quelques minutes après l'ouverture du vote.
Insolite : les candidats Pierre Frogier et Sonia Backès partagent le même bulletin. C'est inhabituel mais légal. L'électeur pourra rayer un nom et le bulletin sera valable.
Pour rappel, les sénateurs sont élus pour six ans. Mais la composition du Sénat est renouvelée par moitié tous les trois ans. 170 des 348 sièges sont à pourvoir ce dimanche 24 septembre.