Sénatoriales 2023, portraits des sept candidats

Sont candidats aux sénatoriales 2023 Pierre Frogier, Gérard Poadja, Sonia Backès, Robert Xowie, Georges Naturel, Macate Wenehoua et Manuel Millar.
Une candidate et six candidats briguent l’un des deux sièges dédiés à la Nouvelle-Calédonie dans l’hémicycle du Sénat. Les grands électeurs sont appelés aux urnes ce dimanche pour les départager.

Six prétendants au Sénat il y a six ans, sept cette année. A l'approche du jour J, rencontre avec chaque candidat calédonien, selon l’ordre annoncé par le haut-commissariat. Des portraits diffusés au journal télévisé de NC la 1ère tout au long de la semaine écoulée.

>> Retrouvez aussi les grandes lignes du scrutin résumées dans cet article

Pierre Frogier

Sénateur depuis 2011, il vise un troisième mandat, avec le soutien des Républicains. Fort de sa très longue expérience politique, au palais du Luxembourg comme ailleurs. Aux côtés de Jacques Lafleur pour la création du Rassemblement pour la Calédonie, devenu RPCR, Pierre Frogier, 72 ans, a obtenu son premier mandat quand il en avait 27. C'était en 1977, à l'assemblée territoriale. Ce signataire des accords de Matignon et Oudinot additionne quarante-six ans d'engagement pour défendre le maintien de la Nouvelle-Calédonie dans la France. 
Il est le seul élu calédonien à avoir présidé une province, le Congrès et le gouvernement. Vingt ans maire du Mont-Dore, il a aussi été député de 1996 à 2011. Désormais, pour mettre en œuvre le choix des Calédoniens acté par le président de la République, le sénateur sortant estime que le ticket gagnant ne peut être que Backès-Frogier. Il a pour suppléante Laura Vendegou.
Par Angéla Palmieri et Laura Schintu

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Georges Naturel

Il milite depuis quatre décennies dans ce qui est aujourd'hui le Rassemblement-Les Républicains. Pour Georges Naturel, 67 ans, les négociations autour de l'avenir institutionnel doivent inclure les communes. Il plaide pour la répartition de compétences, comme l'aménagement du territoire et ce qui relève de l'économie. Le maire de Dumbéa depuis 2008, qui a été membre du gouvernement en 2002, et a siégé à l'assemblée provinciale Sud ainsi qu'au Congrès, n'a pas le soutien de son mouvement politique dans ces sénatoriales. L'ancien président de l'Association française des maires de Nouvelle-Calédonie a en revanche gardé de bons contacts avec nombre de grands électeurs. Si second tour il y a, dimanche, il appelle à soutenir les deux candidats non indépendantistes qui arriveront en tête. Sa suppléante est Henriette Hamu.
Par Dave Waheo-Hnasson et Gaël Detcheverry 

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Sonia Backès

Elle préside l'assemblée provinciale Sud depuis mai 2019. A été nommée en juillet 2022 secrétaire d’Etat à la Citoyenneté dans le gouvernement d'Elisabeth Borne. Pourquoi Sonia Backès, 47 ans, briguerait-elle un mandat de sénatrice ? Une stratégie guidée par l'avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie, dont le sort pourrait se jouer dans les mois à venir. A ses côtés, Gil Brial, 49 ans, autre élu Loyalistes et deuxième vice-président de la province. 
Rarement suppléant n'aura été à ce point au premier plan. En cas de succès, le discours a été clair d'emblée, sauf remaniement ministériel, c'est lui qui siégera. La plupart des lois qui passent au Sénat, observe-t-il, ne concernent pas la Calédonie, qui exerce de nombreuses compétences. Mais deux sénateurs vont avoir un impact direct sur un dégel du corps électoral et une modification de la constitution. D'où le choix de s'unir, jusque sur le bulletin de vote, avec le Rassemblement. 
Par Bernard Lassauce et David Sigal

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Gérard Poadja

Kanak, non indépendantiste et fervent opposant à une partition. C'est ainsi que se présente Gérard Poadja. Membre du parti Calédonie ensemble depuis 2009, il prône une Nouvelle-Calédonie une et indivisible aux couleurs de la paix. Âgé de 59 ans, le natif de Koné, originaire de la tribu de Poindah, est sénateur depuis 2017, apparenté au groupe Union centriste.
Il se présente pour un second mandat afin, dit-il, de poursuivre les chantiers entamés. En cas de réélection, Gérard Poadja explique vouloir porter auprès de l'Etat des dossiers affectant le quotidien des Calédoniens. Celui de l'avenir institutionnel mais aussi la cherté de la vie ou des problématiques de rééquilibrage. Avec cet autre argument : ne pas être le dernier Kanak élu au Parlement. Sa suppléante est Laure Chatain.
Par Géraldine Louis et Ismaël Waka-Ceou.

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Macate Wenehoua

Il est un indépendantiste convaincu. Après avoir été maire de Lifou et élu provincial sous la bannière LKS de feu Nidoish Naisseline, Macate Wenehoua veut porter son combat pour la souveraineté de la Nouvelle-Calédonie au niveau national
A 76 ans, le natif de Drehu a le propos lapidaire de l'homme politique rompu aux rouages du pouvoir. Et se montre furieux de ce que les choses n'avancent pas dans le sens qu'il souhaite. C'est la première fois qu'il se présente aux sénatoriales, six ans après avoir échoué aux législatives. Macate Wenehoua, candidat sans étiquette, joue la carte de la diversité. Sa suppléante est la Calédonienne Karen Dambreville-Giunti.
Par Thérèse Waïa et Carawiane Carawiane

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Robert Xowie

Le FLNKS a choisi de présenter un seul candidat. Robert Xowie, 61 ans, avec comme suppléante Valentine Eurisouke. Le pari de l’unité pour faire entendre la voix des indépendantistes chez les sénateurs. Membre de l’Union calédonienne, Robert Xowie accédait à la mairie de Lifou aux municipales de 1995. En 1999, l’UC le désigne pour conduire sa liste aux provinciales. Le voilà président de la province Îles. En 2012, il est le candidat du FLNKS aux législatives dans la difficile première circonscription. C’est en 2014 que l'homme reprend la mairie de Lifou, avec une coalition UC-Palika-LKS. Brillamment réélu en 2020, il préside l’association des maires de Nouvelle-Calédonie. 
Avec environ 240 voix potentielles sur 578 grands électeurs, la candidature FLNKS reste loin d’une majorité absolue. Mais la profusion des candidatures loyalistes peut rebattre les cartes. Ce serait une première.  
Par Bernard Lassauce et Cédric Michaut

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Manuel Millar

Sa candidature ne manque pas d'attirer l'attention. Entrepreneur et radiesthésiste, Manuel Millar, 66 ans, défend l'idée d'une énergie qui peut servir l'intérêt général, au point d'influer sur la mortalité routière et de relancer l'économie. Une énergie dont il serait le porte-parole, le prophète. L'homme se présentait l'an dernier aux législatives. Il était aussi candidat aux élections sénatoriales en 2017. Enregistrant à chaque fois moins de 2 % des suffrages. Sa suppléante est Isabelle Jacob. 
Par Dave Waheo-Hnasson et Gaël Detcheverry. 

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