A un mois du scrutin, nouvelle officialisation dans la course aux sénatoriales. Comme Pierre Frogier du Rassemblement, Gérard Poadja de Calédonie ensemble est candidat à sa propre succession. Décision attendue, qui a été confirmée et argumentée lors d’une conférence de presse tenue ce mercredi, à Nouméa. “Je me représente parce que j’ai un bilan qui me semble important pour la Nouvelle-Calédonie, défend le sénateur sortant, âgé de 59 ans. Parce qu’il y aura des discussions en Métropole sur l’avenir institutionnel du pays. Et surtout, parce que je ne souhaite pas la partition de notre pays. Ce que je souhaite, c’est qu’on puisse poursuivre le consensus avec les indépendantistes.” Autre intention mise en avant par le natif du Nord, celle de “faire comprendre à l’Etat qu’il faut poursuivre les opérations de rééquilibrage”.
Bilan
Gérard Poadja, apparenté à Paris au groupe Union centriste, met en avant ses interventions des six dernières années pour défendre différents sujets. Le centre pénitentiaire de Koné, le remplacement des patrouilleurs de la marine, les intérêts des étudiants calédoniens, les effectifs des forces de l’ordre, ou encore la protection des victimes de violences familiales à travers l’extension du bracelet anti-rapprochement (à voir ici, son activité analysée par l’observatoire citoyen de l’activité parlementaire).
"Priorités nouvelles"
En cas de réélection, le candidat entend continuer à porter les dossiers de la précédente mandature. Mais, annonce-t-il, “quelques priorités nouvelles me tiennent à cœur”. Et de citer l’allègement de la dette de la Nouvelle-Calédonie - il plaide pour qu’une partie de cette dette soit transformée en subvention. Mais aussi le déploiement des services civiques en milieu coutumier, l’offre de nouveaux emplois par la "calédonisation des compétences régaliennes", ainsi que le soutien au financement des infrastructures de rééquilibrage pour le Nord et les îles.
Maintenir au Parlement un Kanak non indépendantiste
Autre argument à destination des grands électeurs qui seront appelés à se prononcer le 24 septembre, lors du renouvellement partiel du Sénat : l'importance de maintenir un Calédonien d’origine kanak au sein du Parlement. Comme c'est le cas depuis 1983 à travers différentes personnalités non indépendantistes, à savoir Dick Ukeiwé, Maurice Nenou, Simon Louechote, Hilarion Vendegou et Gérard Poadja. "Demain", lit-on dans le communiqué diffusé par CE, "si Pierre Frogier et Sonia Backès, les favoris de cette élection, sont élus, la Nouvelle-Calédonie sera représentée au Parlement de la République par quatre Calédoniens d’origine européenne tous issus de la province Sud." Dont le député Philippe Dunoyer, autre parlementaire actuel membre de Calédonie ensemble.
Et de quatre
La candidature de Gérard Poadja aux sénatoriales est la quatrième à être déclarée, après celles de Pierre Frogier, de Georges Naturel et de Sonia Backès. Dans le camp indépendantiste, toujours pas d'annonce.
Voyez le reportage de Dave Waheo-Hnasson et Carawiane Carawiane