"On est dans des réunions de travail", lance Christel Bories. Le ton des discussions est donné. La présidente directrice générale d’Eramet a multiplié les rencontres cette semaine. Institutionnels, parlementaires, membres du gouvernement et du Congrès. Ce jeudi matin, elle a échangé avec les représentants des sept syndicats de la SLN inquiets pour l'avenir de l'entreprise à présent sous mandat ad hoc. Le Syndicat général des travailleurs de l'industrie de Nouvelle-Calédonie, majoritaire à la SLN, avait d'ailleurs lancé un mouvement lundi matin. "Il y a forcément des solutions à trouver, indique Christel Bories. Elles ne sont pas simples à trouver et à mettre en oeuvre donc la situation est tendue. Je l’ai dit à plusieurs reprises. Encore une fois, on travaille."
Réduire les coûts à court terme
Plus de deux heures de rencontre avec les représentants syndicaux se sont écoulées. Objectif premier : réduire les coûts à court terme. "Aujourd’hui l’objectif, c’est d’utiliser au maximum l’appareil industriel dont nous disposons avec toutes les ressources humaines dont nous disposons, explique Guillaume Verschaeve, directeur général de la SLN. Nous allons cesser de nous focaliser sur des projets à plus long terme. En attendant, faisons déjà les volumes de production avec les moyens industriels dont nous disposons. Avec ça, nous allons pouvoir redresser la situation."
Pas d'annonces de suppressions de postes, ni fermetures de sites
Il décèle des signes encourageants. "On le voit déjà : sur les centres miniers, les niveaux de production sont plutôt bons en ce moment. À l’usine, il y a encore quelques limitations électriques pendant deux semaines. On devrait tourner plein pot."
Côté syndicats, le bilan est mitigé. Pas d’annonces de suppressions de postes ou de fermeture de sites miniers. Mais à plus long terme, un nouveau coup de pouce de l’État sera sollicité concernant les coûts de l’énergie.
"En intersyndicale, on a demandé à rencontrer l’État qui arrive très prochainement pour voir s’il ne peut pas prendre le surcoût de cette énergie"
Elvis Macé, porte-parole de l’intersyndicale.
"À plus long terme, les discussions entre l’État et le gouvernement porteront sur le prix de l’énergie puisqu’aujourd’hui c’est un gouffre pour la SLN, souligne Elvis Macé, porte-parole de l’intersyndicale. On voit que dans les usines d’Eramet dans le monde, on est à 42 euros le kilowatt. Aujourd’hui, nous, on est à 200 ou 220 euros le kilowatt. En intersyndicale, on a demandé à rencontrer l’État qui arrive très prochainement pour voir s’il ne peut pas prendre le surcoût de cette énergie. Avant on était à 4 francs CFP du kilowatt. Aujourd’hui, on est à 22 francs du kilowatt. On veut voir s’ils ne peuvent pas prendre ce coût, ce qui nous permettrait dans un contexte à long terme d’être viable."
Des difficultés financières dues aussi à la crise énergétique et à la baisse des coûts du nickel. Selon son directeur général, la SLN débourse 2 milliards de francs CFP par mois de trésorerie pour faire face à la hausse des coûts de l’énergie.