Sommet de l'Apec: quand des responsables chinois tentent de forcer la porte d’un ministre

Le sommet 2018 de l'Apec a échoué à produire un communiqué commun.
La police a été appelée à la rescousse, samedi à Port Moresby, quand des officiels chinois ont essayé d’entrer de force dans le bureau du ministre papouasien en charge des Affaires étrangères. Un incident relaté par des sources proches du sommet de l'Apec accueilli tout le week-end.
L’épisode a été relaté par plusieurs sources proches du sommet de l’Apec, la Coopération économique Asie-Pacifique, qui se tenait ce week-end, en Papouasie-Nouvelle-Guinée. Samedi, à Port Moresby, les délégués chinois «ont tenté de faire irruption» dans le bureau de Rimbink Pato, ministre des Affaires étrangères. Avec l'intention vraisemblable d'influencer la rédaction d'un projet de communiqué commun des pays de l’Apec. 
 

Policiers déployés

Mais ils n'ont pas pu entrer, ont raconté à l'Agence France Presse trois sources informées de l'incident. «Des policiers ont été déployés devant le bureau du ministre après qu'ils eurent tenté d'y faire irruption», a précisé à l'AFP une source proche des négociations, sous couvert de l'anonymat.
 
Photo de famille des dirigeants lors du sommet 2018 de l'Apec.
 

Contexte tendu

Cet incident diplomatique est survenu dans un contexte tendu par la difficulté à trouver un consensus sur la formulation du communiqué, et par une passe d'armes entre le président chinois Xi Jinping et le vice-président américain Mike Pence.
Rimbink Pato avait refusé de rencontrer les délégués, selon une des sources qui a expliqué: «Il n'est pas approprié que le ministre négocie en solo avec les Chinois. Les négociateurs chinois le savent.»
  

Démenti

Le ministre a pour sa part cherché à relativiser la portée de l'incident, en déclarant à l'AFP: «Il n'y a pas eu de problème.» Interrogé sur cette affaire, Zhang Xiaolong, haut-fonctionnaire du ministère chinois des Affaires étrangères, a quant à lui catégoriquement démenti: «Ce n'est pas vrai. Ce n'est tout simplement pas vrai.»
 
Le Premier ministre de PNG, Peter O'Neill, et le vice-président américain, Mike Pence.
 

Pas de consensus

Pour la première fois de l'histoire de l'Apec, les dirigeants de cette organisation de 21 pays ne sont pas parvenus, dimanche, à un consensus sur une déclaration écrite commune. Et ce, en raison du fossé qui sépare Pékin et Washington, en particulier sur les règles du commerce international.
 

Précédent à Nauru

Ce n'est pas la première fois que des responsables chinois sont mêlés à des tensions pendant un sommet international. En septembre, le président de Nauru, Baron Waqa, dont l'île accueillait le Forum des îles du Pacifique, a par exemple qualifié le délégué chinois «d’insolent». Et l’a accusé de vouloir se servir du poids de la Chine pour intimider les pays de la zone.
 

Journalistes

Avant le début du sommet de l'Apec, les journalistes papouasiens et étrangers qui suivaient la visite du président chinois ont quant eux dénoncé les obstacles mis à l'exercice de leur métier.
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L'absence de Donald Trump et Vladimir Poutine a souligné la présence de leur homologue chinois Xi Jinping.