"C’était attendu. Ce prêt est une bouffée d’oxygène", a affirmé Louis Mapou suite à l’annonce d’un prêt d’urgence de 4,8 milliards CFP (40 millions d’euros) accordé par l’Etat à la SLN. Cette somme doit permettre à l’entreprise de faire face à ses échéances de trésorerie à court terme. Si ce prêt doit être remboursé en 2024, comme les précédents, le président du gouvernement a indiqué que la Nouvelle-Calédonie et la SLN se sont donc accordés, l’an dernier, sur une vision stratégique commune sur vingt ans. En ce sens, le gouvernement a demandé à la filiale d’Eramet de définir qu’elles pourraient être ses perspectives afin de lui permettre d’exporter du minerai supplémentaire. Mais, "pour l’instant, nous sommes loin du compte", a ajouté Louis Mapou, qui considère que "cette aide peut effectivement aider la SLN à s’en sortir ". Reste aux élus calédoniens de définir ensemble une solution pérenne et de s’accorder sur une véritable stratégie "pays". Mais à ce jour, précise-t-il, "il n’y a plus de réflexion au sein du GTPS - le groupe de travail des présidents et signataires de l’accord de Nouméa- chargé de mener ce travail". La mise en place par l’Etat d’un groupe de travail consacré au nickel pourrait donc permettre de relancer ce dossier vital pour l’économie calédonienne.
Imbroglio au Sénat coutumier
"Libre à Monsieur Vhemavhe de faire valoir ses prérogatives dans le cadre des procédures qui existent"
Louis Mapou, président du gouvernement
S’agissant de la destitution du président du Sénat coutumier, Hughes Vhemavhe a fait savoir, lundi par voie de communiqué, qu’il ne reconnaissait pas "la délibération prise par le gouvernement pour le révoquer de son poste". Mise au point du président du gouvernement : "Nous n’avons pas pris de délibération au sujet du Sénat coutumier. Nous n’avons fait que publier au journal officiel. C’est une délibération qui relève du Sénat coutumier. Monsieur Vhemavhe la conteste, libre à lui, comme c’est de coutume, de faire valoir ses prérogatives dans le cadre des procédures qui existent". Et d’ajouter que la situation est regrettable car cela fait "six mois, depuis le congrès de Canala, qu’on ne travaille plus au Sénat coutumier alors que nous avions un certain nombre de chantiers sur lesquels nous étions engagés. Tant que le Sénat coutumier empoisonne la vie des conseils coutumiers, nous ne pourrons pas y arriver".
Un nouveau modèle économique et social à définir
Enfin, il a été question au cours de cet entretien de relance économique, "une priorité du gouvernement". L’Exécutif travaille aujourd’hui à créer les conditions d’une véritable reprise, "en dégageant notamment des marges financières". Cela passe aussi, selon le président, par un "budget équilibré". Un budget en phase d’élaboration qui devrait être présenté à la Nouvelle-Calédonie dans les semaines à venir et qui permet, assure Louis Mapou, de dire que "la Nouvelle-Calédonie est sur la bonne trajectoire, mais les efforts ne doivent pas être relâchés. Cela veut aussi dire qu’il ne faut pas partir sur de grands projets. Nous devons continuer à consolider la situation de la Nouvelle-Calédonie et la véritable relance nous la voyons surtout pour 2024". Un forum "perspectives" doit se tenir dans le courant du deuxième trimestre. Il doit permettre de travailler sur un nouveau modèle économique et social calédonien.
Retrouvez également l'entretien du président du gouvernement Louis Mapou ici
Et l'intégralité des invités de la matinale ici