Suivi des patients post-Covid : les kinésithérapeutes dans l'incompréhension

Alors que les patients post-Covid sont de plus en plus nombreux à se présenter pour un suivi en kinésithérapie, les professionnels ne sont toujours pas rémunérés pour ces prestations et se retrouvent face à un dilemme.

Ils ont afflué dans les cabinets de kinésithérapie : ce sont les patients “post-Covid”. S’ils ne sont plus dans les statistiques du gouvernement s’agissant de la crise sanitaire, reste que la rééducation à une vie normale est une épreuve souvent sous-estimée. Une démarche aussi personnelle. “Je me suis documenté, renseigné avec eux (..) Le docteur m’a donné quelques séances à faire pour une rééducation”, précise Kévin Citre, un patient post-Covid. 

Un manque de financement 

Des consultations comme celles de Kevin ne leur sont plus payées depuis le début du confinement. Le suivi post-Covid n’étant pas pris en charge par la Cafat. Une situation ubuesque qui pourrait avoir des conséquences graves. 

Actuellement j’ai 5 patients, ce sont des rééducations qui durent une heure, les médecins nous demandent de les voir entre 3 et 5 fois par semaine, donc ça représente un volume de travail dans la journée qui est important donc je me pose la question : est-ce que je vais la semaine prochaine continuer à prendre en charge ces gens ou bien les refuser et leur dire de retourner chez eux avec leurs séquelles ?

Christophe Chazal-Martin, Kinésithérapeuthe

Du côté du syndicat des masseurs kinésithérapeuthes de Nouvelle-Calédonie, l’incompréhension est totale. Sollicité par courrier au début du confinement, le gouvernement ne donne plus signe de vie. 

On n’a jamais eu de retour. Quand on va à la DASS, on nous dit “non ce n’est pas à nous de voir, allez voir la Cafat”, le contrôle médical nous dit "non ce n’est pas nous qui allons prendre en charge la maladie, donc ça va être le fonds de compensation". Mais celui-ci est géré à la Cafat et on nous dit qu’ils ne peuvent pas s’en occuper (...) Qu’est-ce que l’on fait ? On ne sait toujours pas.

Nicolas Volk, Président du SMK-NC

Le 21 octobre dernier, le congrès prenait la décision, après de longs débats, de faire participer les mutuelles dans le financement de ce fonds autonome de compensation en santé publique. 

Hier soir, ce fonds devait examiner la question de la prise en charge des patients post-Covid. Cette réunion pouvant potentiellement donner une réponse aux praticiens a été reportée à une date encore indéterminée selon le gouvernement. 

Reportage de Nathan Poaouteta et Claude Lindor : 

©nouvellecaledonie