Absente à la Convention des partenaires, l’UC s’est prêtée au jeu des entretiens avec Gérald Darmanin et Jean-François Carenco, durant la journée très politique du 29 novembre, à Nouméa. "L’Union calédonienne n’était pas seule. Nous étions accompagnés du Parti travailliste, du Rassemblement démocratique océanien, de la Dynamik unitaire Sud et de l’USTKE", précise Gilbert Tyuienon. "Nous avons souhaité être ensemble parce que (…) nous nous inscrivons toujours dans le temps du dialogue. Nous sommes toujours engagés par notre parole de l’Accord de Nouméa, une parole de paix et de dialogue."
La parole donnée par le FLNKS en 1998, nous la tenons, pour le moment. Nous sommes dans le temps du dialogue. Nous ne sommes pas dans le temps de la rupture.
Gilbert Tyuienon, UC
"La question de la souveraineté n’est pas négociable"
Le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer s’est placé en position d’écoute au nom de l’Etat. "On en a profité pour dire (…) que la question de la souveraineté, pour nous n’est pas négociable, relate le vice-président de l’UC. Pour autant, nous indépendantistes de ce pays, nous l’avons accueilli. Nous avons simplement indiqué qu’il va falloir que l’on rétablisse correctement les fils du dialogue (…), il fallait qu’il mesure que [le référendum du 12 décembre] a été une humiliation pour le peuple kanak, une humiliation pour la mouvance indépendantiste." D’où une "perte de confiance fondamentale".
L’Etat français agit ici contre les intérêts de la France.
Gilbert Tyuienon
"Que l’Etat change de logiciel"
Pour l’invité du JT, il fallait valider avec les ministres un calendrier et "la tenue ou pas" des fameuses discussions bilatérales entre l’Etat et les indépendantistes. Mais il insiste sur un message "essentiel" adressé au ministre : "Il va falloir que l’Etat français change de logiciel (…). Vous n’avez pas affaire à des citoyens comme les autres, des mouvements politiques comme les autres. Vous avez affaire à un mouvement de libération nationale."
Au sein du FLNKS, des divergences mais un objectif
Le FLNKS n’a pas parlé d’une seule voix durant cette visite. Le Palika et l’UPM ont été reçus à part. Mais pour Gilbert Tyuienon, les différences entre mouvances relèvent du détail, à terme. "Nos interlocuteurs nous retrouveront toujours en face d’eux quand il s’agira de la question de la souveraineté. On peut emprunter des chemins différents, avoir des positions différentes, mais l’objectif est le même." Quant à la question d’avoir à nouveau un président du front indépendantiste : "L’Union calédonienne a toujours estimé qu’il faut quelqu’un à la tête du FLNKS, présidence ou porte-parole."
"Il faut un vrai projet industriel"
Le groupe UC-FLNKS et Nationalistes ne compte pas participer aux groupes de travail annoncés à la Convention des partenaires, y compris celui prévu sur le nickel à Paris. Mais ne manquera pas de le suivre à distance, précise l’invité, qui revient sur les propos de Gérald Darmanin quant au besoin d’une vraie stratégie pour le nickel. "On est toujours dans les mêmes fondamentaux : maîtriser la ressource, valoriser les outils de la ressource. Il faut un vrai projet industriel pour le pays. Mais il doit tenir compte des intérêts locaux, des populations locales."
Il faut réconcilier les Calédoniens avec leur ressource essentielle, avec l’exploitation de la mine.
Gilbert Tyuienon
Le texte sur le drapeau n’est pas nouveau
Un internaute évoque le texte déposé par le groupe de Gilbert Tyuienon pour faire du drapeau de Kanaky le drapeau du pays. "Cette proposition de loi du pays avait déjà été déposée, le 28 mars 2011, par le groupe FLNKS au Congrès, insiste l’invité. L’Union calédonienne est dans la continuité des chose parce qu’on estime que ce pays a besoin d’éléments communs (…) Peut-être qu’il serait temps que les autres formulent une proposition. Mais nous, nous avons une proposition."
Insécurité routière, "une question de comportement"
Un autre s’adresse à lui en tant que membre du gouvernement chargé de la prévention routière, pour questionner la multiplication des accidents mortels de la route. Non port de la ceinture, alcool au volant, vitesse excessive, absence de permis : pour Gilbert Tyuienon, "c’est une question de comportement". Et d’éducation, déroule-t-il, en espérant voir inscrire au budget de la Nouvelle-Calédonie la multiplication d’espaces dédiés à la prévention routière.