C'est une option, choisie très rapidement après le début des émeutes, qui a fini par se concrétiser. Les premiers passagers du Nouméa-Paris, via Bangkok, monteront à bord ce mercredi dans la nuit.
Le 10 juillet dernier, l'annonce d'une ouverture de cette ligne était encore espérée, car conditionnée par le feu vert des autorités françaises et thaïlandaises. "Elle nous permettra de pérenniser l'activité au-delà de cette année et de compenser la baisse du trafic sur le volet régional", détaillait à l'époque Georges Selefen, directeur général d'Aircalin.
Un défi et une réponse aux difficultés
Deux mois après le début des violences en Nouvelle-Calédonie, ce projet de ligne, opérée à 100% par Aircalin était à la fois un défi et une réponse aux difficultés subies par la compagnie aérienne. Face à l'impact des troubles sur son activité, elle avait été contrainte de prendre des mesures drastiques : mettre en chômage partiel la moitié de ses salariés, réduire son programme de vol, suspendre deux liaisons, Melbourne et Tokyo, et de revoir ses prévisions pour 2024 à la baisse, en termes de passagers comme de chiffre d'affaires.
De nouvelles perspectives de croissance
Une situation difficile qui n'a pas entamé la volonté de la compagnie. La date de lancement a finalement été annoncée au cours d'une conférence de presse le 13 septembre dernier. "On va chercher un nouveau revenu sur le segment qui nous manque, entre l'Asie et Paris. 60% du revenu qui vont permettre à la compagnie à la fois d'améliorer sa situation économique, de maintenir ses emplois et d'ouvrir de nouvelles perspectives de croissance et de développement."
Rallier Paris en moins de 24 heures, en ayant une escale technique de deux heures à Bangkok, c'est l'autre défi pour la compagnie à l'hibiscus. Pour y parvenir, les départs se feront la nuit, le mercredi et le samedi, soit deux rotations par semaine.
Georges Selefen, directeur général de la compagnie, explique pourquoi cette nouvelle ligne marque un tournant. Il est interrogé par Steeven Gnipate et Nicolas Fasquel.