Le carénage du Betico et la révision des avions d'Aircal : deux opérations qui ont lieu cette année, non pas à l'étranger, mais en Calédonie. L’occasion de prouver que les professionnels locaux ont les compétences pour ces interventions d’envergure, aux retombées intéressantes.
Difficile de le rater, même de loin. Depuis la semaine du 21 juin, le Betico se trouve à la cale de Nouville, qui a dû être adaptée aux dimensions du bateau. Peinture, chaudronnerie, entretien des moteurs : plusieurs entreprises calédoniennes ont œuvré à cette intervention annuelle et obligatoire… qui avait jusque-là lieu en Australie. La crise sanitaire a fait que ce ne devrait plus être le cas.
Laurence Pourtau et Nicolas Fasquel s'attardent sur cette expérience exceptionnelle pour les professionnels.
"Les compétences sont présentes"
L'enveloppe dédiée au carénage annuel du Betico variait de cinquante à cent millions de francs CFP. Pour le directeur général de la SudÎles, qui gère le navire, il était essentiel que cet argent reste en Calédonie. "Les compétences sont présentes", estime Edouard Castaing. "Et quand pour des choses très précises, pour des histoires de garantie, on a besoin d’intervenants extérieurs, on les fait venir."
Navires militaires, scientifiques ou de croisière, ce savoir-faire calédonien pourrait se vendre. C’est l’idée, notamment soutenue par le Cluster maritime, de développer à Port-Numbo un pôle d’excellence en matière de réparation navale.
Un mécano assuré d'avoir du boulot
Toujours à Nouméa, mais à Magenta, Lauric Ragueh désosse un des avions d’Air Calédonie. Un contrôle qui se fait d’habitude en Nouvelle-Zélande. Mécanicien aéronautique, il n’a pas eu de mal à trouver du travail.
"Il faut passer une licence sur deux ans. Je l’ai faite en Nouvelle-Zélande", décrit le jeune homme de 24 ans. "Ensuite, on revient. Il faut trouver une compagnie agréée avec les réglementations de l’Easa [c’est l’Agence européenne de la sécurité aérienne]. Je suis allé directement à Air Calédonie."
Tests
Fidji, Vanuatu… Pour le PDG d’Air Calédonie, ce savoir-faire pourrait à terme être proposé à nos voisins du Pacifique si une plateforme de maintenance dédiée était créée. "L’opération qui est un peu recherchée, au final, c’est la valorisation d’une compétence calédonienne", souligne Samuel Hnepeune. "La compétence aéronautique, on la maîtrise de bout en bout."
Ces deux opérations d’envergure ont valeur de test. Le Betico doit être de retour à l’eau début juillet. Le contrôle de l’avion d’Aircal doit durer six semaines.
Ecoutez le reportage croisé de Stéphanie Chenais :
Maintenance locale pour le Betico et Aircal