L’historien Louis-José Barbançon, spécialiste de l'histoire du bagne calédonien, était l'invité du journal télévisé de ce lundi 9 novembre, présenté par Thérèse Waïa.
A l’occasion de la semaine du bagne qui se tient du 7 au 13 novembre, l’historien et auteur du « Mémorial du bagne calédonien » Louis-José Barbançon revient de manière succincte sur cette page d’histoire qui a sculpté le visage de la Nouvelle-Calédonie pendant plus de soixante ans.
L’historien évoque « un contrat de chair humaine » dans son ouvrage. Qui était lié par ce contrat ?
« À cette époque, on parle de "contrat de chair humaine", celui-ci est lié, d’un côté à l’administration pénitentiaire et de l’autre aux sociétés minières naissantes qui exploitaient le nickel, en particulier, mais pas seulement. On pouvait aussi y retrouver des hommes d’affaires, tels que des personnages comme Higginson ou Bernheim. Ces contrats étaient faits de façon à ce que les contingents de condamnés soient comptabilisés dans les actifs de la société, ils pouvaient donc être librement échangés avec d’autres sociétés, ils servaient de caution bancaire, il y avait donc, cette notion d' "homme marchandise", ce qui permettait aux sociétés minières naissantes, de pouvoir résister à la concurrence car c’était une main d’œuvre bon marché. »
Comment en France, à cette époque, est née l’idée de déporter ces ressortissants à l’autre bout de la planète ?
« C’est un long débat qui a duré une quarantaine d’années, pour savoir, s’il fallait s’orienter vers une prison cellulaire, c’est à dire enfermer les gens en cellule ou si au contraire, il fallait plutôt s'orienter vers une colonisation pénale, à savoir, envoyer ces condamnés vers l’extérieur de la France. C'était donc une politique pour se débarrasser des criminels du sol de la mère patrie, qu’il fallait protéger et, de toute façon, les colonies, elles, devaient servir la mère patrie. »
De quelle manière l’histoire du bagne est appréhendée par les descendants des bagnards ?
« Il y a eu plusieurs étapes. Il y a eu des décennies où les descendants ont revendiqué leur droit à l’oubli pour permettre aux gens de sortir, de relever la tête. Maintenant nous sommes passés dans le cycle du devoir de mémoire. La preuve avec cette semaine qui est organisée sur Nouvelle-Calédonie La 1ère. Cela n’aurait pas été possible il y a 30, 40 ou même 20 ans. On a franchi un cap, une étape. Il faut aller beaucoup plus vers les jeunes, vers les autres communautés qui ont aussi connu le bagne mais qui ne le savent pas. »
L’historien évoque « un contrat de chair humaine » dans son ouvrage. Qui était lié par ce contrat ?
« À cette époque, on parle de "contrat de chair humaine", celui-ci est lié, d’un côté à l’administration pénitentiaire et de l’autre aux sociétés minières naissantes qui exploitaient le nickel, en particulier, mais pas seulement. On pouvait aussi y retrouver des hommes d’affaires, tels que des personnages comme Higginson ou Bernheim. Ces contrats étaient faits de façon à ce que les contingents de condamnés soient comptabilisés dans les actifs de la société, ils pouvaient donc être librement échangés avec d’autres sociétés, ils servaient de caution bancaire, il y avait donc, cette notion d' "homme marchandise", ce qui permettait aux sociétés minières naissantes, de pouvoir résister à la concurrence car c’était une main d’œuvre bon marché. »
Comment en France, à cette époque, est née l’idée de déporter ces ressortissants à l’autre bout de la planète ?
« C’est un long débat qui a duré une quarantaine d’années, pour savoir, s’il fallait s’orienter vers une prison cellulaire, c’est à dire enfermer les gens en cellule ou si au contraire, il fallait plutôt s'orienter vers une colonisation pénale, à savoir, envoyer ces condamnés vers l’extérieur de la France. C'était donc une politique pour se débarrasser des criminels du sol de la mère patrie, qu’il fallait protéger et, de toute façon, les colonies, elles, devaient servir la mère patrie. »
De quelle manière l’histoire du bagne est appréhendée par les descendants des bagnards ?
« Il y a eu plusieurs étapes. Il y a eu des décennies où les descendants ont revendiqué leur droit à l’oubli pour permettre aux gens de sortir, de relever la tête. Maintenant nous sommes passés dans le cycle du devoir de mémoire. La preuve avec cette semaine qui est organisée sur Nouvelle-Calédonie La 1ère. Cela n’aurait pas été possible il y a 30, 40 ou même 20 ans. On a franchi un cap, une étape. Il faut aller beaucoup plus vers les jeunes, vers les autres communautés qui ont aussi connu le bagne mais qui ne le savent pas. »