Trésorerie, réformes, taxes : Jean-Rémi Buraglio, président de la Cafat, invité de la matinale

Jean-Rémi Buraglio, président de la Cafat.
Jean-Rémi Buraglio, le président du conseil d'administration de la Cafat, était l’invité de la matinale radio du mardi 22 mars. Alors que la situation des comptes sociaux demeure critique, la caisse est en attente de décisions fortes et rapides, principalement pour le Régime unifié d’assurance maladie et maternité (Ruamm), afin d'envisager la pérennisation du système de santé calédonien.

Depuis 2016, le déficit du Ruamm se creuse, année après année. Il s’établissait, début décembre 2021, à 38,9 milliards de francs. S’il est trop tôt pour envisager le résultat comptable de 2022, certaines prévisions sont déjà alarmistes. “Cette année, on devrait terminer avec un besoin de trésorerie d’à peu près 15 milliards“, compte Jean-Rémi Buraglio. Voici les principaux points à retenir de cet entretien.

Trésorerie et hôpitaux

Une avance de trésorerie de 10 milliards est prévue dans le projet de budget 2022, suite au nouveau prêt garanti par l’Etat accordé à la Calédonie“Mais on ne sait pas à quelle date on les recevra puisque c’est sous-tendu à ce que des réformes fiscales soient faites. Et on sera de toute façon en manque de 5 milliards…“ Les premiers à en pâtir seront les hôpitaux, dont la dotation globale représente quelque 23 milliards annuels, auxquels s’ajoutent 4 milliards de facturation hors dotation globale - “ces 4 milliards, on ne les paiera pas…“

Deux commissions à venir

Pour permettre de travailler aussi rapidement que possible avec des bases communes à tous les interlocuteurs, le gouvernement a organisé, le 17 mars, une conférence réunissant les acteurs concernés. L’occasion, aussi, d’annoncer la mise en place de deux commissions réclamées depuis plusieurs années par la caisse. “L’Océam, l’'Objectif calédonien de l’évolution des dépenses d’assurance maladie', pour prévoir les dépenses de santé, décrit le président, et ensuite un objectif calédonien de l’évolution de la prévention parce que s’il n’y a pas une prévention efficace, il n’y aura jamais de baisse des coûts de la santé.“

Et la réforme fiscale ?

Parmi les multiples projets de réformes énoncés dans le plan triennal du gouvernement, le fléchage de certaines est très attendu. “Ce à quoi l’on tient, c’est que ces taxes, par exemple la taxe sur le sucre, soit fléchées directement sur le Ruamm. Sinon, on va retomber dans les incohérences de 2010. “ La Cafat recevait alors le produit de la TSS, finalement réorienté sur l’Agence sanitaire et sociale qui redistribue sur d’autres sujets et d’autres besoins. 

Un entretien à retrouver dans son intégralité ici.