Le Premier ministre du Vanuatu, Sato Kilman, a été destitué par une motion de censure au Parlement ce vendredi 6 octobre, à Port-Vila, au Vanuatu. La motion a été adoptée à main levée, avec 27 voix, en l'absence des députés favorables à l'ancien gouvernement. Ils ont boycotté le vote après avoir perdu leur majorité au motif, selon les médias, que l'un des leurs avait été privé de son siège pour avoir manqué trois sessions successives au Parlement.
Charlot Salwai, désigné comme seul candidat à la fonction, a ensuite été élu avec 29 voix, toujours en l'absence des soutiens de l'ancienne majorité. Avant de se retirer, ces derniers ont indiqué qu'ils contesteraient probablement la légalité de la procédure devant le tribunal.
Quatre en trois ans
Le nouveau chef de gouvernement a été "dûment élu sans opposition au poste de Premier ministre de la République de Vanuatu", a pour sa part déclaré le président du Parlement Seoule Simeon, à l'issue d'une cérémonie d'investiture retransmise en direct sur la chaîne Facebook de l'institution. Dans son discours de remerciements, Charlot Salwai a présenté ses excuses à la population pour les "crises politiques" en cours, avec quatre Premiers ministres élus en l'espace de trois ans.
Cet ancien comptable, âgé de soixante ans, évolue en politique depuis plus de trente ans. L'homme a déjà occupé le fauteuil, de 2016 à 2020. Reconnu alors coupable de parjure, il a été gracié par le président l'année suivante. Ce qui lui a permis de se présenter de nouveau à des fonctions publiques, selon Radio New Zealand.
Lutte d'influence
Pour rappel, après son élection début septembre, l'ex-Premier ministre du Vanuatu, Sato Kilman, a fait savoir qu'il entendait "revoir" le pacte de sécurité non encore ratifié avec l'Australie. De quoi inquiéter Canberra mais aussi les États-Unis, en pleine lutte d'influence contre la Chine. Avant lui, avec Ishmael Kalsakau, le Vanuatu commençait en effet à resserrer ses liens avec les puissances occidentales. Comme lors du passage d’Emmanuel Macron à Port-Vila en juillet dernier. À quoi faut-il désormais s'attendre ? D'après l'AFP, Charlot Salwai n'a pas indiqué quelle alliance il privilégierait pour son mandat.