Variant Omicron : ces voisins de la Calédonie qui renforcent leurs contrôles aux frontières

Suite à l'apparition du nouveau variant Omicron en Afrique du Sud, plusieurs pays prennent les devants, se protègent et revoient leurs politiques d'entrée sur leur territoire. Dans le Pacifique, certaines destinations appréciées des Calédoniens ont décidé de maintenir voire de renforcer leurs mesures.

La crise du Covid n'a pas fini d'ébranler les voyages internationaux. Alors qu'en Calédonie, aucune nouvelle mesure n’a encore été annoncée pour faire face à une possible introduction du variant Omicron, la propagation mondiale de cette nouvelle souche du coronavirus incite de nombreux pays à renforcer les contrôles aux frontières, alors que l'on manque encore d'informations à son sujet. 

Polynésie française

A l'aéroport de Tahiti Faa'a, les contrôles ont été renforcés afin d'empêcher le virus de passer au travers des mailles du filet. En moyenne, 3700 passagers sont dépistés chaque semaine dès leur arrivée au Fenua et aucune dérogation n'est possible.

"On va essayer de limiter les risques d’introduction par un renforcement des mesures aux frontières"
 indique le docteur Henri-Pierre Mallet, médecin épidémiologiste, car "personne ne voudrait revivre la dernière vague, la saturation des moyens hospitaliers et les 400 décès encore dans toutes les mémoires." 

Australie

Les frontières de l'île-continent sont fermées à la plupart des non-ressortissants depuis plus de vingt mois, ce qui a entraîné une pénurie de main-d'oeuvre et mis à mal le secteur vital du tourisme. Le mois dernier, le gouvernement local avait annoncé la réouverture des frontières aux étudiants et aux travailleurs qualifiés ; un projet finalement suspendu. Le Premier ministre Scott Morrison a en effet déclaré que la réouverture tant attendue n'aura pas lieu le 1er décembre comme prévu et son report est d'au moins deux semaines. Il a qualifié ce report de "nécessaire et temporaire", fondé sur des recommandations médicales. L'Australie a en effet détecté cinq cas du variant du coronavirus Omicron chez des passagers en provenance d'Afrique australe. "La suspension temporaire permettra à l'Australie de recueillir les informations dont nous avons besoin pour mieux comprendre ce variant Omicron", a-t-il déclaré.

Nouvelle-Zélande

Jacinda Ardern, Première ministre néo-zélandaise, n'a pour le moment, aucune intention de modifier les restrictions actuellement en place. Selon Mike Bunce, scientifique à l'institut des sciences environnementales, le pays est bien placé pour gérer la nouvelle menace. Et d'ajouter "il est important de maintenir la protection des frontières pour nous faire gagner du temps. Si nous pouvons gagner du temps, nous pouvons prendre de meilleures décisions."

En mars 2020, alors que la Covid-19 se propageait sérieusement dans de nombreux pays, la Nouvelle-Zélande était le premier territoire à fermer strictement ses frontières aériennes et maritimes. Une mesure considérée comme l'une des plus sévères au monde; peu de temps après, beaucoup ont suivi la même directive. A l'heure d'aujourd'hui, les résidents néo-zélandais doivent toujours effectuer une quarantaine de sept jours à l'hôtel, dès leur arrivée en Nouvelle-Zélande.

Japon

Trois semaines après avoir assoupli certaines restrictions pour permettre l’entrée des voyageurs d’affaires, étudiants et stagiaires étrangers, le Japon va refermer ses frontières à tous les visiteurs étrangers face au variant Omicron, a annoncé le gouvernement nippon en début de semaine. Une mesure effective depuis le 30 novembre.

Nouveauté : les Japonais revenant de neuf états d'Afrique australe et de pays où des infections au nouveau variant ont été recensées devront quant à eux se soumettre à "de strictes mesures d'isolement de 10 jours en fonction des risques", a précisé Fumio Kishida, le Premier ministre. Le Japon, qui a mis en place des restrictions à ses frontières dès le début de la pandémie en mars 2020, avait assoupli début novembre ses mesures pour les voyageurs d'affaires, les étudiants et les stagiaires étrangers, mais reste fermé aux touristes.

Fidji

Contrairement à d'autres, Fidji va poursuivre son projet de réouverture des frontières aux voyageurs internationaux, malgré la menace du nouveau variant du Covid-19. Fidji avait fixé au 1er décembre sa date de réouverture aux vacanciers étrangers pour relancer leur économie tributaire du tourisme et dévastée depuis que la pandémie a forcé la fermeture des frontières en mars 2020.

Le premier vol de Fiji Airways devrait donc arriver mercredi 1er décembre, au matin, en provenance d'Australie à Nadi, sur l'île principale de Viti Levu. "Nous sommes toujours en train de sortir de l'horrible pandémie que nous avons subie et nous commençons tout juste à nous remettre de ses ravages économiques", a déclaré au parlement lundi, le Premier ministre Frank Bainimarama. Fidji a renforcé les restrictions sur les arrivées en provenance d'Afrique australe, mais n'a pas modifié les règles concernant les pays "partenaires de voyage" dont les citoyens peuvent encore s'offrir une escapade tropicale dans ce paradis du Pacifique.

Il s'est dit convaincu que le taux de vaccination de 90% des adultes fidjiens permettrait de contenir toute épidémie, à condition que des protocoles sanitaires stricts soient respectés.

Les visiteurs étrangers devront être entièrement vaccinés et subir un test de dépistage du Covid-19 avant leur départ. Une fois aux Fidji, ils resteront dans des zones désignées où tous leurs contacts seront entièrement vaccinés. "Le public est informé que si le virus est effectivement plus transmissible que le variant Delta, il sera inévitable qu'il arrive aux Fidji", a pour sa part estimé le département de santé des Fidji.