Veylma Falaeo, élue présidente du Congrès de la Nouvelle-Calédonie, donne le ton : "Affirmer et démontrer l’existence de la voie médiane"

Veylma Faleo a été élue, ce jeudi 29 août 2024, à la présidence du Congrès de la Nouvelle-Calédonie.
Veylma Falaeo est la nouvelle présidente du Congrès de la Nouvelle-Calédonie. Une élection surprise, assure la candidate de l'Éveil océanien qui a bénéficié du report des voix non-indépendantistes face au président sortant Roch Wamytan. Comme de tradition, elle s'est prêtée au jeu du discours à l'issue du scrutin, appuyant notamment sur l'existence "d'une troisième voie".

Prise de parole au pied levé, selon la nouvelle présidente. "Je dois me prêter à l’exercice d’un discours. Je n’ai compris qu’à l’annonce des deux candidatures retirées, que je salue, que je devais peut-être en faire un." Veylma Falaeo a été élue au perchoir du Congrès de la Nouvelle-Calédonie, jeudi 29 août. Elle est la première femme à occuper cette fonction.

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L'Océanie au cœur

Au cours de son discours, l'élue de l'Éveil océanien a insisté sur la philosophie de son mouvement. "Depuis 2019, avec nos trois voix au sein de cet hémicycle, nous avons porté Roch Wamytan dans l’espoir de cette majorité qu’il qualifiait d’Océanienne, de changer, de reformer et de faire avancer le pays."

L’Océanie n’est pas pour nous une ethnie, mais une façon de vivre, une façon d’être, un état d’esprit.

Veylma Falaeo, présidente du Congrès de la Nouvelle-Calédonie

L'avenir institutionnel trop prégnant

L'occasion, pour la nouvelle présidente, d'insister sur les valeurs sociales qui animera son action. "En matière de politique publique, c’est une vision de partage, de paix, de justice sociale. Lutter contre les inégalités et améliorer le quotidien des Calédoniens. Hélas, l’avenir institutionnel prenant toujours le pas sur le rôle de mieux organiser notre société, avec la dernière démonstration en date de tout ce qu’il s’est passé depuis le 13 mai, dont les législatives."

Aujourd’hui, nous sommes dans une situation triste et grave, avec le quotidien désormais en péril de tous les Calédoniens.

Veylma Falaeo, présidente du Congrès de la Nouvelle-Calédonie

Une voie médiane

Veylma Falaeo assure que l'intention des élus de son parti était d'aller jusqu’au troisième tour "et voter pour nous-mêmes. Cela afin d’affirmer et de démontrer l’existence de la voie médiane dans cet hémicycle."

Mais coup de théâtre, les non indépendantistes ont retiré leurs candidats à son profit au second tour. "Une majorité dans cet hémicycle a décidé de nous porter à la présidence. Nous les faiseurs de rois, les opportunistes ou encore les girouettes, pour reprendre quelques-uns de nos surnoms, la charnière, les faiseurs de démocratie… Nous en prenons acte."

Un "consensus nécessaire"

Pour la nouvelle présidente, il s'agit même d'un choix historique. "En cette fin de mandature, la dernière de l’Accord de Nouméa, de confirmer et considérer l’existence de la troisième voie, et de lui confier l’organisation de notre première institution." Et de remercier ses collègues conseillers qui ont fait ce choix. "C’est avec humilité que nous acceptons cette mission. [...] L’humilité du consensus. Le consensus qui est nécessaire aux mesures, aux politiques publiques et surtout aux réformes que nous devons prendre ici collectivement."

Porter la voix des femmes

Lors de son discours, Veylma Falaeo s'est efforcée de parler à tous les conseillers de l'hémicycle. "Le débat est l’essence même de cet espace, c’est ce qui le nourrit autour de la volonté commune que nous avons tous, celle de relever, celle de relancer, celle de faire prospérer notre pays."

Pour conclure, elle a tenu à s'adresser plus directement aux Calédoniennes. "C’est avec fierté, celle de porter la voix des femmes, des Calédoniennes à cette présidence qui, jusqu’à présent n’a été que masculine."

Je la dédie à toutes ces jeunes femmes, nos filles qui nourrissent l’espoir de s’accomplir.

Veylma Falaeo, présidente du Congrès de la Nouvelle-Calédonie

Retrouvez l'intégralité du discours de la nouvelle présidente du Congrès de la Nouvelle-Calédonie, Veylma Falaeo :