Du suspense et des coups de théâtre ! Jeudi 29 août 2024, Veylma Falaeo est devenue la première femme à présider le Congrès de la Nouvelle-Calédonie. Il n'y avait jamais eu, non plus, de membre de la communauté wallisienne et futunienne dans cette fonction. L'élue de l'Eveil océanien âgée de 41 ans l'a emporté au second tour à la majorité absolue, par 28 voix, contre 26 pour Roch Wamytan.
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De "faiseurs de roi" à "reine"
La grande surprise est qu'elle a été portée par l'ensemble des non-indépendantistes (Loyalistes, Rassemblement et Calédonie ensemble). Et par les deux autres conseillers de son parti, habituel "faiseur de rois", avec son vote qui a déterminé à plusieurs reprises les équilibres. Ce scénario représente une rupture, après cinq ans de majorité océanienne. Quant à Roch Wamytan, il a reçu le soutien des élus indépendantistes, aussi bien UC-FLNKS et Nationalistes qu'UNI.
Après une suspension de séance
Au moment du premier tour, le président sortant, au perchoir depuis cinq années d'affilée, obtenait déjà 26 suffrages. Naïa Wateou était alors candidate pour les Loyalistes et le Rassemblement, elle a eu dix-neuf voix. Philippe Dunoyer a collecté les six bulletins de son groupe Calédonie ensemble. Et Veylma Falaeo a rassemblé les trois voix attendues. Donc le plus petit résultat des quatre candidats.
Sauf qu'après une suspension de séance demandée par Gil Brial (Loyalistes), il n'est resté que deux élus dans la course. Tous les non indépendantistes ont apporté leur soutien à Veylma Falaeo. Une surprise ? C'est ce qu'elle a déclaré au micro de NC la 1ère.
Tracer "la voie médiane"
La désormais présidente du Congrès n'a pas dérogé à la tradition du discours prononcé juste après l'annonce des résultats. Elle y a répété toute sa volonté, et celle de son mouvement, politique d'"affirmer et démontrer l’existence de la voie médiane". Au-delà du fossé creusé entre les deux blocs historiques.
L'Eveil océanien a voulu retrouver sa place, comme en 2019. Je pense qu'on est au début d'une nouvelle ère, celle de la voie médiane. Mais ce qui compte, c'est que le consensus s'installe.
Veylma Falaeo, présidente du Congrès
Le discours prononcé par la présidente tout juste élue.
Le retour de Vaimu'a Muliava
Enfin, on relèvera le retour dans l'hémicycle boulevard Vauban de Vaimu'a Muliava. Avoir démissionné du gouvernement Mapou lui a permis de reprendre son siège au Congrès. Ce qui a provoqué au passage la sortie de Maria-Isabella Saliga-Lutovika. L'Eveil océanien a ainsi retrouvé ses trois voix.