VIDÉO. Danse : la troupe du Wetr intègre le Conservatoire

LA TROUPE DU WETR INTEGRE LE CONSERVATOIRE ©NC la 1ère
La troupe du Wetr devient le premier groupe de danse kanak à entrer au Conservatoire. C'est un tout un symbole, pour cette compagnie de légende qui représente, depuis plus de trente ans, la Nouvelle-Calédonie des États-Unis à l'Asie.

C’est une danse guerrière pratiquée avec minutie et souplesse, sous l’œil de Dawane Hnamano, 33 ans. Rien n'échappe au leader de la troupe de Wetr kréation à Nouméa. Passion obligatoire, pour cette chorégraphie en l'honneur des anciens. "C’est comme si c’était une danse taboue, explique-t-il. C’est par respect pour nos vieux, là-haut, qui ont créé la danse et qui nous ont instruits. On essaie de donner, avec les tripes." 

L'entrée au Conservatoire représente tout un symbole, car c'est la première troupe kanak à l'intégrer. Le Wetr est une compagnie devenue légendaire, habituée à danser pour des personnalités nationales telles que des ministres ou encore Christian Karembeu. Elle est également présente dans des festivals très modernes et huppés. 

"Un honneur"

Grâce au Conservatoire, de nouveaux danseurs de Nouméa l'intègrent, comme Yolhan Drowa et Blaise Wasaumie. Ce qui s'avère difficile, ce sont "les postures avec les gestes, explique Yolhan. Il faut exagérer les mouvements. Ça fait longtemps que je voulais danser et maintenant que je danse, c’est un honneur pour moi." Et Blaise, un autre élève, de commenter : "Les jeunes commencent à oublier les traditions. Nous, on ne veut pas perdre ça. C’est le plus important pour nous." 

Autre évolution : fini, les répétitions nocturnes en extérieur. Les danseurs accèdent à des locaux de qualité. "Au Conservatoire, on a une grande salle et une autre, détaille Thomas Hmuzo, qui fait partie de la troupe. On a directement les sorties de son. Il y a des miroirs. Ça change. On peut se voir. Nous, les danseurs, on peut se réajuster au niveau de nos gestes et nos mouvements sur la chorégraphie. Niveau sécurité, c’est plus rassurant, pour nous et pour les enfants et les parents."

Intégrer d'autres ethnies

Le rêve du Wetr à l’avenir ? Intégrer d’autres ethnies dans les cours, qui sont ouverts à tous. "Ça sera un plaisir pour nous. On va leur demander s’ils ont une culture. On va essayer de mixer tout ça pour faire une danse pour tout le monde. On parle tout le temps de destin commun. Avec le Wetr, on va essayer de faire ça." Dans un univers dominé par la danse classique ou moderne, c’est à la troupe du Wetr d’ancrer ses valeurs.