Virginie Ruffenach, vice-présidente du Rassemblement, à propos des sénatoriales : "Aujourd’hui, la situation n’est pas aux règlements de comptes"

Virginie Ruffenach invitée du journal télévisé du 8 octobre ©NC la 1ère
Virginie Ruffenach, présidente du groupe Rassemblement au Congrès, était l’invitée du journal télévisé de ce dimanche 8 octobre. Elle est notamment revenue sur les sénatoriales, sur l’avenir de la Nouvelle-Calédonie et sur le projet de réforme fiscale du gouvernement calédonien.

Premier sujet sur lequel Virginie Ruffenach, vice-présidente du Rassemblement, a été interrogée, lors du journal télévisé de ce dimanche 8 octobre : les sénatoriales. Le 24 septembre, Pierre Frogier et Sonia Backès, les deux candidats investis par le mouvement, ont été battus. Les grands électeurs, à dominante non indépendantistes, leur ont préféré Georges Naturel, dissident du parti, et l’indépendantiste Robert Xowie. “Il est clair de Georges Naturel a été élu par deux tiers de voix indépendantistes puisque 233 enveloppes contenaient des bulletins Xowie et Naturel. Sans cela, il ne passait pas la barre. C’est contraire à tous les combats qu’on a pu mener”, commente Virginie Ruffenach. 

La faute à “ceux qui critiquent des personnalités alors que l’unité est de mise” 

Pour elle, “la problématique du camp des partisans de la France, c’est que les indépendantistes trouvent toujours en son sein une personnalité sur laquelle ils vont pouvoir s’appuyer pour faire avancer leur cause”. Pour autant, il ne devrait pas y avoir de sanction politique envers Georges Naturel, qui siège avec Les Républicains au Sénat. “Aujourd’hui, la situation n’est pas aux règlements de comptes. Je ne pense pas que c’est ce que les Calédoniens attendent de nous”, justifie l’élue, qui qualifiait le sénateur Naturel de “couteau suisse de la trahison” sur les réseaux sociaux.  

Si nous avions effectivement fait une primaire, Pierre Frogier l’aurait gagnée.

Des grands électeurs ont eu l’impression d’être privés de liberté avec le bulletin unique Frogier-Backès mais, pour Virginie Ruffenach, la défaite a été causée par ceux qui “critiquent des personnalités alors que l’unité est de mise pour défendre des combats, la révision constitutionnelle”, blâme-t-elle. 

Qu’attendre de la visite de Gérald Darmanin ? 

Autre sujet évoqué dimanche soir : la visite, fin octobre, de Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer. “Du côté du Rassemblement et des Loyalistes, nous ne sommes pas prêts à signer un accord à tout prix. Le maintien de la Nouvelle-Calédonie dans la France est quelque chose de non négociable pour nous”, prévient l’élue. “Ce qui est nécessaire, c’est également plus de démocratie. On ne peut plus continuer comme ça. Quatre des cinq institutions sont présidées par des indépendantistes alors que nous sommes majoritaires. Le partage doit revenir à l’ordre du jour”, pose-t-elle, mentionnant la clé de répartition au Congrès. 

Un sujet central est celui du droit l’autodétermination.

 

Il devrait en être question lors des rencontres avec Gérald Darmanin. Du document martyr également, contesté par l’UC. “Pour moi, il n’est pas à la faveur des uns ou des autres, il tire les conséquences des trois 'Non' à l’indépendance, du choix des Calédoniens”, souligne Virginie Ruffenach. Les partis sont appelés à y apporter leurs contributions. Le Rassemblement travaille notamment sur le droit à l’autodétermination, livre l’élue. "Il n’est pas question que dans deux, trois ans ou plus, on se retrouve encore avec des référendums qui ont tant déstabilisé la Nouvelle-Calédonie. Ce que nous souhaitons aujourd’hui, c’est entrer dans une phase de développement, donner de la sérénité et de la paix, arrêter cette phase de disputes politiciennes.”  

“On propose d’inverser la donne, de baisser les impôts” 

Des débats, il y en aura aussi sur le projet de réforme de l'impôt sur le revenu, présenté par le gouvernement la semaine dernière. Il prévoit notamment de créer un taux à 45 % pour les revenus supérieurs à 12,1 millions de francs par an et d’abaisser les taux pour les foyers qui gagnent entre 4,5 et 7,5 millions de francs par mois.  

Je suis contente qu’une partie de la classe moyenne soit relativement préservée dans le projet mais il faut une stratégie fiscale globale. Nous ne voulons plus d’atteinte aux entreprises et donc au tissu économique”, lance Virginie Ruffenach. Elle fait à nouveau sienne la devise de Bruno Le Maire, le ministre de l’Economie et des Finances. “Plus vous augmentez les impôts, plus vous baissez les recettes fiscales. 

Il faut totalement changer le paradigme. On a quasiment atteint le même taux d’imposition qu’en Métropole avec un coût de la vie extrêmement élevé. Plus vous augmentez les impôts, plus les gens partent, moins ils consomment. C’est un cercle vicieux. On propose d’inverser la donne, de baisser les impôts, de relancer de cette façon l’économie. 

Des alcootests à l’entrée du Congrès ? 

Autre sujet abordé dimanche soir : l’exemplarité des élus. Au Congrès, “une commission s’est réunie cette semaine pour parler de déontologie suite aux nombreux faits qui jettent l’opprobre sur toute la classe politique. L’alcool en est souvent à l’origine. J’ai proposé des alcootests à l’entrée du Congrès parce qu’on ne peut pas venir ivre en commission ou en séance publique. Quelle image donnons-nous à notre jeunesse ?"