La 22e édition du Festival International du Film documentaire Océanien (FIFO) s’est achevée, laissant déjà l'héritage d'une sélection de films marquants. Après plusieurs jours de projections et d’échanges, le jury président par le réalisateur Ben Salama a rendu son verdict et distingué les œuvres qu'il a jugé les plus marquantes.
Dix films étaient en compétition cette année, abordant des thématiques variées : transidentité, violences, colonisation, place et combat de femmes ; des récits poignants, au coeur des enjeux de l'avenir "des" océanies.
"The Dark Emu Story", grand prix du jury-France Télévisions de ce 22e FIFO, consacre l'histoire autour du livre de Bruce Pascoe "Dark Emu" – récit "non fictif" qui a poussé l'Australie à repenser son histoire et déclenché un débat intense... et controversé. L’auteur Bruce Pascoe soutient dans ce livre que les Australiens autochtones vivaient dans des villages, construisaient des habitations, pratiquaient l’aquaculture et l’astronomie, et étaient même les premiers boulangers du monde. De nombreux universitaires, journalistes et critiques remettent en cause ses interprétations ainsi que l’héritage autochtone de Pascoe. Le réalisateur Allan Clark donne la parole aux auteurs de cette controverse, de tous les côtés, pour tenter d’en comprendre les ressorts.
Le 1er prix spécial du Jury revient au magnifique "Trans & Pregnant", de la réalisatrice Néo-Zélandaise Ramon Te Wake. Le film suit Frankie, un homme transgenre, et son compagnon Rāwā dans leur chemin vers la parentalité. Nous lui avons consacré un article à lire ici.
Le 2e prix spécial du Jury qui est également le prix du Public a été remporté par le boulversant "FIER.E.S, la voix du Pacifique", de Raynald Merienne.
À travers une série de portraits à la fois lumineux et intimistes, ce documentaire donne la parole à des personnes transgenres en Polynésie. Les témoignages sont poignants (lire notre article).
Le prix "Demain, Anahi", a été attribué au magnifique documentaire de Virginie Tetoofa, "Te puna ora, source de vie". Il aborde entre autres le développement excessif de l'île de Moorea et le combat de la population pour conserver l'accès à son littoral. Notre article est à lire ici.
Les deux autres prix qui complètent ce palmarès sont le prix du meilleur court-métrage de fiction, délivré à "La cachette", de Niko Pk16 et le prix du meilleur court-doc, attribué à "Dear Aloha", de Cris Romento.
Cette 22e édition a une fois de plus prouvé que le documentaire est un puissant vecteur de transmission et de sensibilisation. Rendez-vous l’année prochaine pour une nouvelle célébration du cinéma océanien !