A here ia Porinetia s’alliera-t-il aux autres autonomistes ? La question reste toujours en suspens puisque le parti politique ne connaît ni les tenants, ni les aboutissants de cette éventuelle nouvelle plateforme. "On en entend parler, on voit surtout Gaston Flosse venir nous donner les modalités. Pour nous ça pose un problème parce-que, organiser une telle plateforme, c'est se mettre tous autour de la table, définir un projet, et expliquer l'organisation...là ce qu'on voit c'est président Flosse expliquer comment ça va se passer" regrette Nuihau Laurey.
Le parti n'est donc pas encore convaincu par ce projet. Il attend des arguments qui iront dans le sens de la population. "Sur des projets que nous pensons être bons pour la population, nous votons favorablement. Il ne s'agit pas de faire de la cuisine politique en attendant les élections qui auront lieu dans quatre ans" exprime-t-il.
Autonomiste oui, mais pas toujours sur la même longueur d'ondes...
On a quitté le Tahoeraa parce-qu'on trouvait que une seule personne qui pense et qui décide ce n'est pas comme ça que ça doit fonctionner. On a quitté le Tapura qui est pourtant un parti autonomiste parce-qu'on était en désaccord total sur un certain nombre de mesures prises. Le fait de dire "on est autonomistes" ne justifie pas qu'on se mette ensemble uniquement pour reprendre le pouvoir. Il faut vraiment un nouveau projet.
Nuihau Laurey2ème vice-président AHIP
Sur ce point, Nuihau Laurey est même plutôt en accord avec les propos tenus par le président de la Polynésie le 9 janvier dernier. "Ceux qui essaient vainement le radeau de la méduse pour la cinquième ou sixième fois (...), je n'y crois pas un seul instant. L'objectif, c'est de revenir au pouvoir, c'est ce qui les intéresse" avait dit Moetai Brotherson.
AHIP est prêt à s'allier avec les autres partis autonomistes s'il juge que le projet en vaut la peine. Comme cela a été le cas concernant la loi fiscale. Main dans la main avec Tepuaraurii Teriitahi du Tapura, les élus ont saisi le conseil d'Etat pour dénoncer la loi et le non-respect du réglement intérieur de l'Assemblée de Polynésie en espérant que la juridiction "dise le droit".
Le réglement intérieur, c'est la bible du fonctionnement législatif à l'Assemblée. C'est ce qui permet de protéger la minorité. Et sur beaucoup de sujets on voit qu'il y a une volonté du président de l'Assemblée d'avoir l'ensemble des pouvoirs et de ne pas s'embêter avec les procédures. Il en est conscient parce-que, à la suite de ces erreurs de gestion, il a lui-même proposé de modifier le réglement intérieur dans un sens qui, de notre point de vue, n'est pas bon.
Nuihau Laurey
Et de conclure : "ce qu'on ne veut surtout pas, c'est de perdre notre temps à l'Assemblée. Je crois que les électeurs attendent qu'on travaille et c'est ce qu'on essaye de faire".
Interrogé au sujet des propos racistes qui auraient été tenus par Mitema Tapati et l'enquête lancée par le Parquet, Nuihau Laurey a défendu son collègue : "je ne pense que ce représentant soit raciste ou xénophobe" mais plutôt que ses propos auraient été sortis de leur contexte.