Le Tavini en Azerbaïdjan : les réactions politiques

Antony Géros, président de l'APF, Gaston Flosse, président du Amuitahiraa o te nunaa maohi, et Tepuaraurii Teritahi, présidente du groupe Tapura à l'Assemblée de la Polynésie.
Huit membres du Tavini Huiraatira dont cinq élus de l'assemblée de Polynésie étaient à nouveau en Azerbaidjan cette semaine, pour une conférence sur le "droit à la décolonisation". Alors que la France évoque l'ingérence de cet état autocrate pro russe, les élus de l'opposition s'interrogent sur les motivations des représentants partis s'exprimer à Bakou.

L’ombre de Bakou plane sur les États français du Pacifique. En janvier dernier, le parlement d’Azerbaidjan, dictature du Caucase, réclamait la reconnaissance de l'indépendance de la Nouvelle-Calédonie, de la Polynésie française. Quatre mois plus tard la révolte calédonienne éclate. Aujourd’hui, cinq membres de la majorité Tavini sont à Bakou, sans mandat de l’Assemblée polynésienne... De quoi inquiéter les élus de l’opposition.

"On a, nous, des élus de Polynésie qui vont là-bas, on ne sait pas pourquoi. Chercher des soutiens pour une éventuelle décolonisation ? Mais, ils vont chercher ce soutien auprès de pays qui ne sont intéressés que par une chose : ce sont leurs propres intérêts. Et, ils voient beaucoup plus loin parce qu'ils s'imaginent que si demain on était indépendant, éventuellement ils pourraient mettre la main sur notre Pays"

Tepuaraurii Teritahi, président du groupe Tapura à l'Assemblée de Polynésie

Fondé en juillet 2023, le "Groupe d’initiative de Bakou" offre aux indépendantistes une tribune via les réseaux sociaux. Une main tendue que saisit le parti d’Oscar Temaru. Mais quand le ministre de l’intérieur parle d’ingérence de l’Azerbaidjan dans les Outremer français, les bleus se défendent de toute instrumentalisation.

"Nous nous prenons garde à ne pas être instrumentalisé. J'accueille le comportement de tous les états souverains du Pacifique qui en font de même. Même si, par ailleurs, au niveau économique ils sont aidés par les Chinois, un peu tout le monde... Mais ça, c'est le multilatéralisme qui prévaut dans tous les pays souverains, même la France"

Antony Géros, président de l'Assemblée de Polynésie

Pour l’ancien président du Pays, ex-partenaire d’Oscar Temaru, c’est une simple manœuvre du Tavini qui se trompe de processus. Pas inquiet pour un sou, Gaston Flosse en revient aux fondamentaux.

"Ils ont mal choisi leur processus. C'est à Paris qu'il faut aller discuter avec le président de la République puisque le dernier mot qui autorise la sécession d'une partie de la République, c'est le parlement français qui l'a"

Gaston Flosse - président du Amuitahiraa o te nunaa maohi

Antony Géros affirme ne rien attendre de l’Azerbaïdjan. Le Tavini mise pourtant sur le soutien de l’État autocrate pour faire pression sur l’État français.