Le ministre de l'Intérieur et des Outre-mer Gérald Darmanin a accusé jeudi l'Azerbaïdjan d'ingérence en Nouvelle-Calédonie, alors que l'archipel est en proie à des émeutes inédites depuis lundi.
Questionné sur la possible ingérence étrangère en Nouvelle-Calédonie, le ministre a répondu sur France 2 : "Sur l'Azerbaïdjan, ce n'est pas un fantasme, c'est une réalité", en regrettant "qu'une partie des indépendantistes calédoniens aient fait un deal avec l'Azerbaïdjan".
"Groupe d'initiative de Bakou"
L'Azerbaïdjan, qui reproche à Paris son soutien à l'Arménie, avait déjà convié à Bakou en juillet 2023 les indépendantistes de Martinique, Guyane, de Nouvelle-Calédonie et de Polynésie française. De cette conférence était née le "Groupe d'initiative de Bakou" qui vise à soutenir "les mouvements de libération et anticolonialistes français".
Dans une déclaration publiée mardi en français par l'Azertac, l'agence d'information d'État de l'Azerbaïdjan, le Groupe d'initiative de Bakou a ainsi condamné "l'arrestation des Kanaks et les actes de violence des autorités françaises contre les civils en Nouvelle-Calédonie".
Des accusations "infondées"
Quelques heures avant l'interview de Gérald Darmanin, le haut-commissaire en Nouvelle-Calédonie, avait affirmé, lors d'une conférence de presse, qu'il n'y avait pas d'ingérence étrangère dans "le contexte qui nous occupe ces derniers jours". Louis Le Franc a toutefois reconnu qu'il "y a eu des marques d'ingérences dans un passé très proche".
L'Azerbaïdjan a réagi ce jeudi matin, dénonçant des accusations d'ingérences "infondées", y voyant des propos "insultants". "Nous rejetons totalement les accusations infondées du ministre français" de l'Intérieur Gérald Darmanin, a déclaré la diplomatie azerbaïdjanaise dans un communiqué. "Nous démentons tout lien entre les leaders de la lutte pour la liberté calédonienne et l'Azerbaïdjan", a-t-elle ajouté, fustigeant des "déclarations insultantes" et "une campagne de calomnie" menée par Paris selon elle.