Après la révélation de l’enquête menée par Thomas Statius et Benoit Collombat sur les conséquences sanitaires des essais nucléaires menés en Polynésie, les sénateurs Teva Rohfritsch et Lana Tetuanui adressent une question écrite à Florence Parly, ministre des Armées.
Cette enquête relayée par les médias français, internationaux et locaux, a réellement fait l’effet d’une bombe. Grâce à de nouveaux calculs réalisés à partir de données militaires déclassifiées en 2013, cette investigation révèle que le niveau réel de la radioactivité à laquelle les polynésiens ont été exposés pendant 30 ans, a été sous-évalué.
« Répondre à la stupeur et à l’indignation des polynésiens »
Dans une question écrite adressée à la ministre des Armées, Florence Parly, les sénateurs polynésiens demandent de la transparence.
Les sénateurs appellent le gouvernement national à faire toute la lumière sur la teneur de ces publications et à prendre en conséquence toutes les dispositions nécessaires à l’information juste et objective du Parlement et des citoyens français, en particulier de nos populations de Polynésie française. »
Car la publication de cette enquête intervient deux semaines après la publication du « très attendu » rapport de l’INSERM, l’Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale. Selon les résultats de cette étude, il y aurait trop peu de données pour trancher la responsabilité des essais nucléaires en Polynésie dans une explosion de cancers et autres maladies sur le territoire. Ce travail d’investigation met alors en exergue les éléments occultés, et les mensonges entretenus par l'état depuis un demi-siècle.
« Un droit à réparation »
Pour Teva Rohfritsch et Lana Tetuanui, une réparation de l'état français doit intervenir d'office.
Les sénateurs souhaitent connaître la position de la ministre des Armées et du gouvernement national sur ce qui constitue aujourd’hui un droit de savoir et en appellent de facto à un droit à réparation et de mémoire qu’aucune justification ou raison d’Etat ne saurait occulter en 2021
En ces termes, il semblerait que les représentants de la Polynésie au palais du Luxembourg, n’aient pas été dans la confidence. En effet, l’enquête menée par les auteurs de « Toxique » dévoilait qu’un rapport confidentiel avait été remis au gouvernement polynésien en février 2020, dans lequel il est révélé l’existence d’un « cluster de cancer » qui « laisse peu de doute » sur son lien avec les contaminations radioactives. Interrogé ce mardi 9 mars, le président de la Polynésie Edouard Fritch a déclaré ne pas avoir eu connaissance de ce rapport.
Retrouvez ci-dessous le rapport confidentiel dévoilé par Disclose
Conséquences Sanitaires des Essais Nucléaires Français dans le Pacifique
Retrouvez ci-dessous l'intégralité de la question écrite adressée à la ministre des Armées par les sénateurs de la Polynésie