Etats généraux des mobilités : quelles solutions de déplacements pour La Réunion ?

Chaque jour, les usagers sont confronté à 30 km d'embouteillages à La Réunion.
Avec près de 30 km d’embouteillages chaque jour, circuler à La Réunion est devenu particulièrement pénible. La question des déplacements dans l’île est un sujet majeur depuis de nombreuses années. Ce mercredi 3 mai, la Région Réunion a présenté les états généraux des mobilités.

Transport, circulation, mobilité font régulièrement les titres de la presse. La Réunion connait un "coma circulatoire" quasi-permanent, le "tout-auto" ayant atteint ses limites, nombreux sont les Réunionnais à désormais exiger des solutions alternatives.

30 km d’embouteillage chaque jour, soit 3 heures dans les bouchons

Divers projets ont été mis proposés au fil des années, certains ont abouti, d’autres non. La Région Réunion a décidé de remettre le sujet, une fois de plus, sur la table, en lançant les états généraux des mobilités. Des états généraux qui passeront d’abord par une large consultation, puis une restitution, et normalement des actions concrètes.

A La Réunion, on compte actuellement près de 475 000 voitures. On estime qu’il y en aura 580 000 en 2030. Chaque jour, les usagers de la route sont confrontés à 30 km d’embouteillages, soit une moyenne de 3 heures dans les bouchons.

Regardez le reportage de Réunion La 1ère :

Un coma circulatoire attend La Réunion avec 100 000 voitures de plus estimées d'ici 10 ans. La Région lance les états généraux des mobilités

Sortir du "coma circulatoire"

La présidente de région, Huguette Bello, le préfet de La Réunion, Jérôme Filippini, et des acteurs du transport ont présenté ce mercredi 3 mai ce que seront les états généraux des mobilités. L’objectif est de lutter contre le "coma circulatoire" que connait l’île.

Pour la Région Réunion, il s’agit " d’ouvrir une réflexion à l’échelle de l’île », pour « co-construire dans chacun des 4 bassins de l’île la feuille de route stratégique des mobilités de demain à La Réunion ".

Des états généraux en plusieurs phases

Ces états généraux doivent prendre la forme d’un grand débat public en deux phases. D’abord, une grande consultation régionale et citoyenne sera lancée le 9 mai, et se tiendra jusqu’au 23 juillet. Les Réunionnais sont ainsi invités à s’exprimer sur la question des déplacements dans l’île.

Un site internet sera mis en place pour recueillir les attentes des automobilistes et une caravane se déplacera dans les communes pour aller à la rencontre des Réunionnais.

Ensuite, lors de la 2ème phase, une assemblée citoyenne sera mise en place pour faire le point sur les propositions du public et les restituer. Elle aura lieu en octobre 2023.

Après la consultation et la restitution en 2023, des actions en 2024

La Région et les différentes intercommunalités devraient mettre en place des actions début 2024 pour développer de nouveaux modes de transports plus écologiques, en privilégiant un aménagement du territoire qui faciliterait la circulation des transports en commun, des vélos, et du co-voiturage.

La question d’un réseau ferroviaire refait également surface. L’Etat devrait accompagner financièrement les projets de mobilité durable. Selon le préfet de La Réunion, il suffit de réduire de 10% le trafic pour décongestionner les axes routiers de l’île.

C’est encore plus un accompagnement plein et entier de l’Etat sur la vision de long terme. La Réunion a sans doute trop souffert par le passé d’avoir des projets qui étaient conduits par des micro-régions, sans être solidaires des autres micro-régions, et puis, parfois des projets qui ont été retenus par une majorité politique et qui ont été abandonnés par une autre majorité politique. Et l’Etat est aussi un peu le garant de la continuité.

Jérôme Filippini, préfet de La Réunion

 

Le vélo, une alternative appréciée des Réunionnais

Les communautés d’agglomérations ont déjà mis en place des services pour proposer des modes de déplacements alternatifs, comme les vélos électriques. La pratique cycliste a permis à certains d’abandonner la voiture pour se rendre au travail, voire de se séparer de la seconde voiture dans certains ménages.

Dans l’Ouest comme dans le Sud, ils sont particulièrement prisés des Réunionnais, et font d’ailleurs défaut en nombre tant la demande est importante. De 35 vélos électriques en 2019, à 350 une année plus tard, à 2 000 aujourd’hui, la CIVIS et la Semitel a augmenté le nombre de vélos en service face à la très forte demande. La liste d’attente s’élève toujours à 1 000 clients.

Des collectifs demandent un plan global pour des aménagements cyclables cohérents

Une première étape, reste encore à poursuivre le développement du réseau cyclable. Le 4 mars dernier, un carnaval à vélo se tenait à Saint-Paul pour interpeler les pouvoirs publics sur le manque de pistes cyclables à La Réunion.

Du 11 au 22 mars, le collectif réunionnais des usagers de la bicyclette et le collectif vélotaf Réunion organisait une caravane à vélo et sillonnait sillonné l’île pour recueillir l’avis des Réunionnais. Une initiative préparatoire aux états généraux des mobilités, qui pointait notamment " l’incohérence des axes de circulation ".