Ces mercredi et jeudi 16 et 17 août, c'est à La Réunion que Gabriel Attal a vécu sa première rentrée scolaire depuis sa nomination au ministère de l'Education nationale.
Dès son arrivée mercredi, il a fait plusieurs annonces, dont la création de 180 postes d'AESH et 28 postes d'enseignants du 1er degré dans l'académie de La Réunion, dès cette rentrée.
La FSU insatisfaite
A ce sujet, la FSU (Fédération syndicale unitaire) a exprimé son insatisfaction, estimant qu'on rajoutait des postes à un endroit mais au détriment d'autres.
"Ce n'est pas vrai de dire qu'il y a 28 postes supplémentaires. Il présente ça comme un cadeau, mais c'est simplement ce qui a été obtenu en juillet, avec le recrutement des candidats sur la liste complémentaire au concours. (...) En dehors de ça, il faut regarder la globalité des créations-suppressions, le ministre ne dit pas qu'il supprime 23 postes dans les collèges. On est sur un budget constant qui se fait au détriment d'un secteur au profit d'un autre"
Marie-Hélène Dor, co-secrétaire départementale de la FSU Réunion
Rappelons que le 13 juillet dernier, le rectorat avait finalement accepté le recrutement de 26 candidats en liste complémentaire du concours de professeurs des écoles. Les syndicats étaient montés au créneau pour faire valoir que la situation locale justifiait le besoin de ces postes supplémentaires.
Remplacements d'enseignants : "où est le bénéfice ?"
Cette dernière pointe du doigt la réduction du nombre de TZR (titulaires sur zone de remplacement) alors que le PACTE acte le principe d'un "remplacement entre enseignants" qui n'est "pas satisfaisant au niveau pédagogique".
"Le principe mis en place, c'est qu'un enseignant d'un même établissement est sollicité pour remplacer un collègue absent, même d'une autre discipline, ça peut être sur une partie seulement des horaires parce que la compatibilité des emplois du temps peut être difficile à faire. Où est le bénéfice pour les élèves ?"
Marie-Hélène Dor, co-secrétaire départementale de la FSU Réunion
A la place, elle souhaiterait qu'on crée davantage de postes, des "effectifs normaux", de titulaires sur zone de remplacement. Mercredi, le ministre a annoncé une enveloppe de 28 millions d’euros pour des missions supplémentaires de remplacements des professeurs absents.
180 AESH, trop peu
Insatisfaction également concernant l'annonce des 180 postes d'AESH supplémentaires, qui "couvriront pas les besoins" sur une académie où 8 000 élèves sont porteurs de handicap, pour seulement 2 800 AESH à l'heure actuelle, estime Marie-Hélène Dor.
La FSU absente à l'audience avec le ministre...
La FSU, conviée à une audience mercredi soir tout comme l'ensemble des syndicats enseignants, avec Gabriel Attal, a décliné l'invitation. "C'était une audience d'une heure, j'avais des sérieux doutes sur le fait que ça puisse faire avancer quoi que ce soit", justifie Marie-Hélène Dor.
...mais pas le Snalc
Du côté du Snalc (Syndicat national des lycées et collèges), celui-ci a "tenu à être présent à cette rencontre, parce que ce n'est pas en boycottant qu'on arrive à résoudre les problèmes", déclarait ce jeudi Guillaume Lefèvre, le président du Snalc Réunion.
"Un dialogue certain"
Ce dernier est satisfait de la rencontre, qui a finalement duré "deux heures".
"Il en ressort un dialogue certain, une écoute, le ministre a été très attentif à nos demandes et nos remarques. Je pense que c'est une personne qui connaît ses dossiers et maîtrise largement les sujets, contrairement à l'ancien ministre"
Guillaume Lefèvre, le président du Snalc Réunion
Le Snalc pour le retour des épreuves de spécialité en fin d'année
Plusieurs sujets ont été évoqués, dont le retour des épreuves de spécialité du bac à la fin d'année, plutôt qu'au mois de mars. Un calendrier qui avait entraîné un fort taux d'absentéisme aussitôt les notes obtenues. "Dès qu'ils ont eu les résultats des épreuves anticipées, et su déjà plus ou moins s'ils avaient le bac, le taux d'absentéisme a décuplé", observe Guillaume Lefèvre, qui a formulé une demande au ministre pour des "épreuves finales ponctuelles en fin d'année, pour que les élèves puissent avoir une année entière de terminale".
Le syndicat est aussi monté au créneau pour réclamer "le classement de l'académie entière en éducation prioritaire", et davantage de moyens pour l'encadrement des élèves.
Et un bâti scolaire plus moderne
Enfin, la problématique du bâti scolaire vieillissant à La Réunion a été évoquée auprès du ministre. Les établissements sont vétustes et un grand nombre d'entre eux subit des travaux de réhabilitation, ce qui rendent les conditions pour les élèves et les enseignants "peu propices au travail efficace", fait remarquer Guillaume Lefèvre.
"On fait de moins en moins de bâtiments scolaires récents parce que ça coûte très cher. La Région accompagne, mais le ministre a assuré que l'Etat serait présent pour faire en sorte que ce bâti scolaire soit modernisé, rénové"
Guillaume Lefèvre, président du Snalc Réunion
"Rien de nouveau sous les tropiques", réagit le Saiper
Parmi les autres syndicats conviés, le Saiper-Udas a également choisi de boycotter l'audience du ministre de l'Education mercredi soir. Sa secrétaire générale adjointe, Gladys Robert, pointe du doigt un manque d'enseignants déjà en ce premier jour d'année scolaire. "C'est une pré-rentrée pour Gabriel Attal, il vient annoncer ce qui avait déjà été annoncé,rien de nouveau sous les tropiques", considère-t-elle. "On n'a rien entendu de nouveau qui va nous permettre d'alléger nos tâches au quotidien".
Les précisions de Gladys Robert, secrétaire générale adjointe Saiper-Udas et de Guillaume Lefèvre, président du Snalc Réunion, sur Réunion La 1ère :