C'est la procédure habituelle désormais bien connue qui suit son cours ce vendredi 8 décembre 2023, après l'arrivée hier de sept hommes en provenance du Sri Lanka, sur un navire de pêche. Leur embarcation, le "Malitha Putha", a atteint le Grand port maritime jeudi midi.
Après prise en charge par les services de l'Etat et bilan sanitaire, les sept hommes majeurs ont été placés en zone d'attente, à savoir un hôtel de Saint-Denis.
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Entendus par l'OFPRA
C'est là que les migrants, qui ont affirmé leur intention de demander l'asile en France, devront être auditionnés par l'OFPRA (Office français de protection des réfugiés et des apatrides). Trois des sept hommes étaient ainsi entendus ce vendredi matin, en visio-conférence. Un entretien qui permettra de statuer sur leur admission au séjour.
La zone d'attente, un "sas d'entrée"
Elodie Auzole, la présidente régionale de la Cimade (Comité inter-mouvements auprès des évacués), association qui vient en aide aux migrants, précise l'importance de la zone d'attente, ce "sas d'entrée" qui leur permet d'effectuer leurs premières démarches en vue d'une demande d'asile en toute sécurité.
"La zone d'attente c'est une zone un peu particulière, un espace de droit international qui n'est pas légalement français (...) Ils vont y avoir une audience auprès du juge des libertés et de la détention, qui va veiller à ce que les conditions de rétention de ces personnes soient bien dans le cadre défini par la loi"
Elodie Auzole, présidente régionale de la CIMADE
94 personnes arrivées du Sri Lanka cette année
Pour rappel, c'est la troisième embarcation immatriculée au Sri Lanka à débarquer à La Réunion cette année 2023. Mais cette nouvelle arrivée survient après de longs mois, puisque le dernier bateau en date avait accosté le 8 février dernier, avec 18 personnes à son bord.
Le 14 janvier 2023, 69 autres migrants étaient arrivés sur l'île. Au total, ce sont 94 ressortissants sri-lankais qui ont accosté à La Réunion cette année, contre 122 personnes (en quatre arrivées) en 2022. En début d'année 2023, le préfet Jérôme Filippini avait d'ailleurs pris la parole sur ces arrivées de migrants, soulignant que "400 personnes arrivées en 5 ans dans une île de 860 000 habitants, cela ne s'appelle pas une invasion".
Les prétendants au départ dissuadés
Mais surtout, le préfet de La Réunion en avait profité pour marteler un message de dissuasion aux prétendants au départ, ainsi qu'aux personnes organisant la filière. "(...) La France souhaite faire comprendre que partir en bateau depuis le Sri Lanka, traverser toute la zone Sud de l’Océan Indien pour venir à La Réunion, c’est à la fois extrêmement dangereux, c’est sans doute coûteux et c’est de façon certaine l’assurance d’être renvoyé dans son pays", avait signalé Jérôme Filippini le 13 janvier dernier.
Une soixantaine de reconduites depuis janvier
Plusieurs dizaines de Sri-lankais ont en effet été reconduits vers leur pays cette année, non autorisés à déposer une demande d'asile en France. Selon les chiffres communiqués en janvier dernier, 276 personnes avaient été reconduites sur 400 arrivées. S'y ajoute une soixantaine de reconduites supplémentaires dans le courant de cette année 2023, consécutives aux arrivées de la fin 2022 et du début 2023.