Jérémy et Antoine Marc ont disparu dans la matinée du samedi 13 novembre. Les deux parachutistes ont sauté dans le secteur de Grand-Coude, dans les hauts de Saint-Joseph, alors qu’ils participaient à une manifestation de parachutisme. Les quadragénaires n’ont jamais atteint la zone de poser et depuis plus aucune trace d’eux.
Mobilisés à pied sur le terrain, équipés de jumelles, véhiculés par des 4X4, appuyés par des drones, plusieurs dizaines de bénévoles s’investissent dans les recherches des deux parachutistes depuis samedi.
" Nous, on s’organise comme on peut, on est pas des professionnels de la montagne ou de la recherche. On a nos moyens à nous, on a pas de corde, on a pas de connaissance dans l’escalade. Donc on fait comme on peut, on essaye d’étudier avec les connaissances qu’on a en parachute. "
Le monde du parachutisme fortement mobilisé
Parmi tous ces "chercheurs", certains sont des parachutistes professionnels ou amateurs. Ils mettent à profit leurs connaissances en matière de parachutisme et de chute libre pour évaluer les trajectoires qu’auraient pu emprunter les deux hommes. Ils formulent ainsi des hypothèses pour affiner les recherches en ciblant des zones définies, explique Guillaume Peyrot.
Les autres bénévoles sont des proches, d’autres encore des volontaires qui se sentent concernés et mettent à profit leurs jambes, leurs yeux et leurs jumelles ou encore leurs 4X4. Des agriculteurs, gîteurs et propriétaires terriens du coin ont aussi proposé une aide logistique.
" L’avantage des marcheurs, c’est qu’ils peuvent entendre des bruits ou des appels, contrairement aux drones et aux hélicoptères ", explique Guillaume Peyrot. Tous les indices sont pris en compte, et la plupart vérifiés. Grâce à leur matériel, certains volontaires sont en mesure de fournir des éléments de plus en plus crédibles.
Une équipe de Réunion la 1ère les a accompagné hier, mercredi 17 novembre. Revoir le reportage :
Les drones photographient chaque recoin des remparts
En parallèle des grandes opérations de ratissage, comme sur le plateau du Morne-Langevin, les expéditions dans la forêt primaire de Grand-Coude ou les remontées de la rivière des Remparts et de la rivière Langevin, les pilotes de drones se sont attachés à scruter les remparts, bien plus difficiles d’accès à pied.
De nombreuses photographies ont ainsi pu être prises des reliefs. Des prises de vue mises à disposition en ligne, via un document partagé, et passées à la loupe par d’autres volontaires. Agrandies, éclaircies, les photos sont retraitées pour en améliorer la qualité et obtenir la meilleure définition pour qu’aucun détail ne soit raté.
De cet examen minutieux naît parfois une piste, un espoir. Ce fut notamment le cas hier soir, mercredi 17 novembre, quand sur une prise de vue du relief situé en haut d’un rempart du Morne-Langevin semblait apparaître la silhouette d’un individu. La couleur jaune d’un tee-shirt et le orange d’une des voiles ont pu semer le doute et laisser croire que la trace d’un des deux parachutistes avait enfin été retrouvée.
La nuit approchant et les conditions météorologiques se dégradant, le PGHM, prévenu par les bénévoles, n’a pu survoler la zone pour vérifier. La vérification, qui a donc dû attendre ce jeudi matin, n’a finalement pas été porteuse de bonne nouvelle. Cette piste n’était pas la bonne, selon les gendarmes.
Une page Facebook pour centraliser les informations
Depuis la disparition des deux quadragénaires samedi, nombreuses ont été les pistes explorées par le PGHM et les dizaines de bénévoles mobilisés. Pour coordonner leurs actions et partager les informations, un groupe Facebook a été créé "Disparition de nos 2 amis parachutistes". Points de rendez-vous pour le départ des recherches, mais aussi indices y sont transmis. Ce groupe compte à ce jour plus de 4 700 membres.
Cette page est aussi l’occasion pour beaucoup de manifester leur soutien aux familles et proches des deux parachutistes. Des familles qui communiquent, elles-aussi, avec les bénévoles via ce canal, et les remercient de leur mobilisation et leur solidarité.