L’année 2020 restera dans les esprits comme celle où le temps s’est arrêté. Synonyme d’annulation ou de reports pour les sportifs de l'archipel, nous avons souhaité mettre en lumière cinq des événements qui ont marqué les passionnés de Saint-Pierre et Miquelon.
C'est un bien mauvais tour (de piste) qui s'est joué au mois de mars 2020 lors de l'annonce du confinement au niveau national.
Pendant plusieurs mois, le monde sportif se retrouvait paralysé avec l'obligation de se réinventer pour terminer une année que les licenciés de l'archipel ne sont pas prêts d'oublier.
L'hiver dernier, tous les voyants étaient pourtant au vert. Les saisons de hockey et de futsal battaient leur plein tandis que se tenait en février la première course de l'année par -6°C sous des rafales de vent glacé.
On aurait peut-être dû se méfier. Le 17 mars, tous les calendriers étaient gelés. Le confinement était annoncé. Tout allait changer.
1 - Pas de foulées sur la dune de Miquelon-Langlade
Après le gel de toutes les épreuves sportives, le couperet tombe en avril pour les amateurs de course à pied. L'association des Coureurs de l'isthme annonce pour la première fois depuis 1984 l'annulation des 25 km de Miquelon.
À la fin du mois de juin, quelques acharnés prendront tout de même le départ de cette épreuve mythique "en pirate", mais il faudra attendre le 14 juillet pour la reprise officielle d'un calendrier qui s'est conclut le 22 novembre dernier par l'incontournable grimpette de l'anse à Pierre.
2 - Fête basque et tournoi de pelote maintenus sur le fronton
Si d'autres organisateurs d'événements ont du jeter l'éponge, à l'instar du tournoi de futsal de Miquelon ou de la dixième édition de la route Saint-Pierre et Miquelon, la donne a progressivement changé au cours de l'été. Les amateurs de pelote ont ainsi eu la bonne surprise de voir le tournoi de la fête basque maintenu en août dans une version 100% locale.
On retiendra un bilan positif pour cette 39ème édition organisée sur la place Richard Briand avant que le trophée de l'écho des caps et celui du Caillou Blanc ne referment une saison inédite, qui se poursuit toutefois, au chaud, au sein du trinquet.
3 - Football : une saison écourtée pour le plus petit championnat de France
Match ou pas match ? Le championnat de football ne tenait qu'à un fil cette saison. Les trois équipes et leurs trois entraîneurs ne disputeront finalement que trois des quatre coupes initialement programmées. Côté sportif, Miquelon crée la sensation en remportant, chez les petits comme chez les grands, un titre de champion que tout le village attendait depuis 2008.
Qualifiés sans pouvoir partir pour une aventure en Coupe de France, crise sanitaire oblige, l'ASSP se console en remportant la coupe de l'archipel 2020. De son côté, l'ASIA remporte le titre chez les féminines au terme d'un exercice qui s'avéra pour toutes et tous prolifique en buts, en spectacle et en émotion.
4 - Et maintenant tous en piste sur la glace
Alors que la reprise du championnat de hockey approche à grands pas, les Cougars et les Missiles se souviennent peut-être encore du dernier match qui les opposa le 8 mars dernier avant que la patinoire ne ferme prématurément ses portes. Les amateurs de sport de glisse ont ainsi du tirer un trait sur le gala de patinage sur glace ou encore sur les déplacements en coupe de Terre-Neuve.
À tout cela s'ajoute une équation : crise sanitaire et travaux de réfection synonymes d'une nouvelle rentrée retardée. Le 21 octobre dernier, les petits comme les grands étaient donc particulièrement heureux de participer à la première séance libre. Hockey, patinage ou curling, désormais tout glisse.
5 - On ne t'oublie pas Maurice
Mais si l'on devait désigner le meilleur sportif de cette "année Covid", il faudrait sans aucun doute songer à celui qui, en famille, a su remonter le moral des habitants de l'archipel. Boxe, tennis, kayak ou surf, Maurice Lebars n'aura pas manqué d'inventivité dans ses vidéos virales sur internet pour se dépenser dans son salon comme dans son jardin alors que toutes les compétitions étaient à l'arrêt.
Enfin, il y en a un qui attend toujours avec impatience de s'envoler. C'est le Saint-Pierrais Erwan Letournel qui avait pris l'habitude de sauter des falaises comme des grattes-ciel depuis le monde entier. Pour lui aussi, le temps s'était arrêté.