Le président de la collectivité territoriale était l'invité de Saint-Pierre et Miquelon la 1ère mercredi 15 avril. Restrictions budgétaires, impôts régulés, soutien aux entreprises... Stéphane Lenormand a évoqué les mesures mises en place face à la crise du coronavirus.
"Ce sera dur pour tout le monde, il y aura de la casse, il ne faut pas avoir peur des mots." Stéphane Lenormand était l'invité du journal de 20 h de Saint-Pierre et Miquelon la 1ère. Avec gravité, il a évoqué les mesures prises pour surmonter la crise sanitaire du coronavirus, mais aussi les difficultés sociales et économiques qui risquent de toucher l'archipel. Retour sur les annonces phares du président de la collectivité territoriale.
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Face à ce manque à gagner, Stéphane Lenormand assure qu'il faudra "faire des choix". S'il confirme le maintien des grands projets d'investissements lancés par la collectivité, il prévient qu'il y aura "des restrictions budgétaires sans commune mesure". Certaines opérations, imaginées à un moment où l'économie était au vert, devront être annulées. Il n'a néanmoins pas précisé quels seront les projets supprimés.
Il y aura malgré tout une "compression de la masse salariale". Le président a en effet annoncé un gel des nouvelles embauches.
"Ce n'est absolument pas le moment" a déclaré Stéphane Lenormand. "Nous travaillons déjà depuis quelques années à une diminution de la pression fiscale, nous voulons rester dans cette dynamique."
Pour lui, cependant, ces dispositifs ne seront pas suffisants pour sauver toutes les sociétés. "Il faut avoir l'honnêteté de le dire : à l'échelle de la planète, les contre-coups de cette crise vont laisser du monde sur le carreau. L'objectif est maintenant de sauver le maximum [de personnes] et de s'assurer d'un redémarrage."
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Il n'a pas annoncé la mise en place de nouveaux dispositifs de soutien aux entreprises. Si des aides similaires au fonds de solidarité, financé à la fois par l'État et les collectivités, devaient voir le jour, Stéphane Lenormand s'engage à participer. "Nous serons présents, mais à la mesure de nos moyens" a-t-il précisé.
"S'il faut envisager un retour des étudiants, et j'y suis particulièrement favorable, il ne pourra se concevoir qu'à la mi-juin, compte tenu du contexte des vols internationaux" a-t-il affirmé, avant d'ajouter qu'il discutait régulièrement du sujet avec le préfet Thierry Devimeux.
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Il a néanmoins rappelé que le coronavirus est "dangereux". "Il faut retenir une chose, c'est qu'on a presque 20 % de la population qui peut être classée comme 'public à risque'. Imaginez demain qu'il y ait une fuite [...] : les premiers qui demandaient à sortir seraient peut-être les premiers à venir vous taper parce que vous avez lancé un déconfinement beaucoup trop tôt et de manière irraisonnée."
Des restrictions budgétaires
"Au-delà de la crise sanitaire, nous sommes devant une crise économique et sociale sans précédent et qui va impacter la collectivité de plein fouet" a déclaré le président de la collectivité. "Nous avons fait une évaluation prospective des pertes [...] pour la collectivité : en 2020, cela devrait nous faire perdre entre 3 et 6 millions d'euros sur notre budget de fonctionnement. Avec un contre-coup envisageable pour 2021 qui pourrait être supérieur."À lire aussi > Crise du coronavirus : quel impact sur les finances de la collectivité territoriale ?
Face à ce manque à gagner, Stéphane Lenormand assure qu'il faudra "faire des choix". S'il confirme le maintien des grands projets d'investissements lancés par la collectivité, il prévient qu'il y aura "des restrictions budgétaires sans commune mesure". Certaines opérations, imaginées à un moment où l'économie était au vert, devront être annulées. Il n'a néanmoins pas précisé quels seront les projets supprimés.
Pas de licenciements
Côté emplois, les salariés de la collectivité territoriale ne devraient pas subir de licenciements en lien avec les restrictions budgétaires annoncées. "Une grande partie de nos salariés sont des fonctionnaires de collectivité" précise Stéphane Lenormand, ce qui leur garantit une certaine sécurité. D'autant que les quelques 200 personnes qui travaillent pour l'administration contribuent à l'économie locale.Il y aura malgré tout une "compression de la masse salariale". Le président a en effet annoncé un gel des nouvelles embauches.
Pas d'augmentation des impôts
Malgré la crise, les impôts sur l'archipel ne devraient pas augmenter, que ce soit pour les entreprises ou pour les particuliers."Ce n'est absolument pas le moment" a déclaré Stéphane Lenormand. "Nous travaillons déjà depuis quelques années à une diminution de la pression fiscale, nous voulons rester dans cette dynamique."
Soutenir les entreprises
"Le gouvernement a mis sur le papier un certain nombre de mesures [pour aider les entreprises]" a rappelé Stéphane Lenormand, faisant notamment allusion au fonds de solidarité, aux prêts de trésorerie garantis par l'État et au dispositif de chômage partiel. Le secteur du tourisme, particulièrement touché par la crise économique avec des annulations en cascade, pourra en bénéficier.Pour lui, cependant, ces dispositifs ne seront pas suffisants pour sauver toutes les sociétés. "Il faut avoir l'honnêteté de le dire : à l'échelle de la planète, les contre-coups de cette crise vont laisser du monde sur le carreau. L'objectif est maintenant de sauver le maximum [de personnes] et de s'assurer d'un redémarrage."
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Il n'a pas annoncé la mise en place de nouveaux dispositifs de soutien aux entreprises. Si des aides similaires au fonds de solidarité, financé à la fois par l'État et les collectivités, devaient voir le jour, Stéphane Lenormand s'engage à participer. "Nous serons présents, mais à la mesure de nos moyens" a-t-il précisé.
Retour des étudiants dans l'archipel
Interrogé sur l'éventuel retour des étudiants de Saint-Pierre et Miquelon bloqués en métropole et à l'étranger, Stéphane Lenormand a évoqué la complexité logistique pour mettre en place des vols, notamment s'ils doivent passer par le Canada."S'il faut envisager un retour des étudiants, et j'y suis particulièrement favorable, il ne pourra se concevoir qu'à la mi-juin, compte tenu du contexte des vols internationaux" a-t-il affirmé, avant d'ajouter qu'il discutait régulièrement du sujet avec le préfet Thierry Devimeux.
Confinement et sortie de crise
Alors que l'archipel ne compte actuellement qu'un seul cas de Covid-19 avéré et isolé, la nécessité d'un confinement total imposé jusqu'au 11 mai a également été évoquée. "Cela fait aujourd'hui débat puisque les mesures ont fait qu'aujourd'hui le territoire, dans sa cloche, est relativement protégé" a assuré Stéphane Lenormand. "Il est évident [...] que si nous pouvions retrouver un semblant de normalité, tout du moins en inter-îles, ce serait un allégement suplémentaire pour cette crise économique et sociale qui s'annonce."À lire aussi > Conseil scientifique : un déconfinement "prudent et progressif peut se discuter" à Saint-Pierre et Miquelon
Il a néanmoins rappelé que le coronavirus est "dangereux". "Il faut retenir une chose, c'est qu'on a presque 20 % de la population qui peut être classée comme 'public à risque'. Imaginez demain qu'il y ait une fuite [...] : les premiers qui demandaient à sortir seraient peut-être les premiers à venir vous taper parce que vous avez lancé un déconfinement beaucoup trop tôt et de manière irraisonnée."