Kélonia, l'observatoire et centre de soin pour tortues marines à La Réunion, a annoncé la naissance pour la première fois d'une quarantaine de bébés tortues en captivité, sur sa plage artificielle. À Mayotte, un projet similaire doit voir le jour : la Kaz'a Nyamba, le centre de soin pour tortues de l'association Oulanga Na Nyamba. L'initiative est similaire, mais les enjeux divergent.
"A Mayotte, on a beaucoup de femelles qui viennent pondre, contrairement à La Réunion où il n'y en a plus beaucoup", explique Jessica Coulon, chargé de mission à l'association. "Ils ont une urgence à repeupler les tortues, alors que chez nous l'enjeu c'est plutôt de les protéger." Malgré la surveillance de l'État et des associations, le braconnage reste un fléau. Avec 135 des 200 plages définies comme lieu de ponte, et avec entre 3.000 à 5.000 tortues qui viennent pondre chaque année à Mayotte, la surveillance est compliquée.
Le braconnage
"Dans le monde entier, la principale menace pour les tortues, c'est la surpêche. A Mayotte, c'est le braconnage", résume Jessica Coulon. 350 tortues marines dépecées sont retrouvées chaque année par le REMMAT, le Réseau Échouage Mahorais de Mammifères marins et de Tortues marines. À cela s'ajoute la problématique des chiens errants qui viennent s'attaquer aux tortues pondeuses. "D'où l'intérêt de ce centre de soin : pour soigner les tortues et les relâcher rapidement dans leur environnement naturel", ajoute la chargée de mission. "Ce lundi, le REMMAT a relâché une tortue blessée recueillie la semaine dernière, on arrive déjà avec les moyens du bord à les soigner."
L'association Oulanga Na Nyamba a lancé un appel aux dons pour finaliser la construction du centre de soin. Si les fonds collectés permettent déjà "de poursuivre la construction dans de bonnes conditions", la collecte se poursuit. La Kaz'a Nyamba doit voir le jour d'ici la fin de l'année 2025.