Crise en Nouvelle-Calédonie : les réactions politiques à la lettre aux Calédoniens d'Emmanuel Macron

Déclaration finale d'Emmanuel Macron à Nouméa
Cinq semaines après le début des émeutes, Emmanuel Macron s'est adressé aux Calédoniens dans une lettre par le biais d'élus, ce mardi 18 juin. Parmi les annonces : le Congrès ne sera pas, dans la circonstance, réuni. Tour d'horizon des réactions politiques avec NC La 1ère.

Une lettre adressée aux Calédoniens par le biais de leurs élus. Un courrier signé d'Emmanuel Macron qui est parvenu à ses destinataires ce mardi 18 juin. Avec notamment cette annonce : "J'ai décidé, dans la circonstance, de ne pas réunir le Congrès." Une phrase qui ne manque pas de faire réagir.

Après la dissolution de l'Assemblée Nationale, le projet de loi sur le dégel du corps électoral a été suspendu. Le Congrès ne pouvait donc pas être réuni avant juillet, pas avant l'élection des nouveaux députés. Les experts de la question étaient d'ailleurs partagés sur la suite potentielle de ce projet après la dissolution de l'Assemblée. Avec cette nouvelle annonce, Emmanuel Macron marque-t-il une décision ferme et définitive ? 

Calédonie ensemble

Pour Calédonie ensemble, l'annonce ne fait aucun doute, le projet de loi n'est plus.

Ce texte mort-né est officiellement et définitivement enterré. Pour autant, la question de l’évolution du corps électoral calédonien devra être traitée dans l’accord global que nous appelons de nos vœux.

Calédonie ensemble

Philippe Dunoyer, candidat aux élections législatives anticipées 2024 dans la 1ère circonscription et Gérard Poadja candidat aux élections législatives anticipées 2024 dans la 2nde circonscription se sont associés dans un communiqué pour se féliciter de ce courrier. Ils ajoutent, sous forme de tacle aux adversaires politiques : "Nous regrettons que ces propositions responsables ne recueillent pas le soutien qu’elles méritent de la part de ceux qui, très récemment encore, se réclamaient du Président."

Loyalistes et Rassemblement

Pour le groupe Loyalistes et Rassemblement, il s'agit d'un courrier naïf et loin des réalités locales.

Il nous informe qu’il ne réunira pas le Congrès de Versailles, qui ne peut de facto pas se tenir en raison de sa décision de dissoudre l’Assemblée nationale. Cette déconnexion est inquiétante.

Loyalistes et Rassemblement, dans un communiqué

La cheffe de file des Loyalistes, Sonia Backès, s'est fendue d'un post sur sa page Facebook pour détailler une situation qu'elle qualifie d'anarchique : "L’État a mis des moyens gigantesques et historiques mais ne parvient pas à nous protéger faute d’ordres clairs pour apporter une réponse proportionnée aux attaques que nous subissons."

Nicolas Metzdorf, candidat aux législatives anticipées 2024, sous l'étiquette Loyalistes et Rassemblement, dans la 1ère circonscription, dit avoir contacté le président de la République suite à ce courrier pour lui dire qu'il était "inadapté compte tenu de la situation en Nouvelle-Calédonie", il ajoute : "Emmanuel Macron m'a répondu qu'il ne comptait pas abandonner la Nouvelle-Calédonie dans cet état. Ce sont ses mots, il a bien lu et compris les miens."

Éveil océanien

Milakulo Tukumuli, candidat aux législatives anticipées 2024, Éveil océanien, dans la 2nde circonscription, estime que le président de la République a eu de nombreuses opportunités, notamment lors de son passage sur le territoire, de faire cette annonce mais il aurait été "ambigu" et cela n'a pas permis la levée de l'ensemble de barrages. Il se montre pessimiste.

J'ai bien peur aujourd'hui que ce courrier soit vain in fine parce que la revendication ne se situe plus tellement autour du projet de loi constitutionnelle mais il est question d'indépendance tout de suite.

Éveil océanien

Les réactions en version télé

©nouvellecaledonie