Près de trois mois après le début de la grève à l’initiative de la FE-CGTG (Fédération de l’Energie) au sein de la Centrale électrique de la Pointe Jarry, à Baie-Mahault, le syndicat et la direction de l’entreprise EDF-PEI (Production d’énergie insulaire) ont finalisé et signé un protocole de fin de conflit, ce jeudi après-midi (5 décembre 2024).
La fin de 80 jours de conflit
En effet, les parties se sont rencontrées ce jour ; la direction parisienne était en visioconférence, tandis que les représentants des grévistes étaient dans les locaux de la Direction de l'économie, de l'emploi, du travail et des solidarités (DEETS) à Jarry. Ce qui devait être une réunion de travail a permis de mettre un terme à un long conflit social qui n’a pas été sans conséquences pour la Guadeloupe.
La mobilisation a duré 80 jours.
Des efforts de chaque côté pour trouver un compromis et lâcher les points sur lesquels chacun considérait avoir raison...
Ludovic De Gaillande, directeur de la DEETS Guadeloupe
Un retour sur des points déjà actés
À deux reprises, le 18 octobre puis le 14 novembre, les négociations avaient été rompues sur un désaccord.
Entre-temps, des échanges avaient eu lieu, sous l’entremise du directeur de la DEETS ; échanges qui ont abouti à la réunion de ce jeudi.
Dans un communiqué, le syndicat se réjouit aujourd’hui d’avoir obtenu, au nom des agents, "des mesures correctives répondant à l’application du Code du Travail, du Statut national des Industries Électriques et Gazières (IEG) applicable et des engagements signés".
Mais, au final, les points signés aujourd'hui avaient été actés de longue date.
On est revenus sur des accords qui nous avaient déjà liés, vers une signature ; ce qui est déjà très bien. Nous avons aussi pu mettre le point sur nos désaccords.
Nathanaël Vérin, délégué syndical de la Fédération de l'Énergie CGTG
Des procédures judiciaires pour les points non encore résolus
Ce satisfecit cache un désaccord profond, entre les interlocuteurs.
Souvenez-vous : le nœud du problème est le mode de calcul des congés payés. La FE-CGTG exige l’application stricte du Code du travail, tandis que la direction d’EDF-PEI prône le respect d’une convention collective nationale qu’elle juge mieux-disante.
Sur ce point et d'autres qui continuent de poser problème, les tribunaux diront le droit, puisque chacun reste campé sur ses positions. Le syndicat déclenchera des procédures judiciaires dans les 30 jours.
Il est regrettable, dans ce pays, qu’on puisse refaire grève pour obtenir l’application de ce qui avait déjà été signé, ou obtenir l’application du Code du travail. La Guadeloupe est connue aujourd’hui pour que 80% des conflits sociaux trouvent leur origine dans la non-application du Code du travail, la non application de la convention collective et, pire encore, d’accords déjà signés.
Jimmy Thélémaque, secrétaire général de la FE- CGTG
La direction d'EDF-PEI exprime, elle, son entière satisfaction quant à l'issue trouvée au conflit, par voie de communiqué :
La direction d’EDF-PEI se réjouit de cette sortie de conflit amorçant ainsi une reprise normale du fonctionnement de la centrale et de sa mission d’approvisionnement électrique, au bénéfice de la population guadeloupéenne. Désormais, la priorité pour EDF-PEI est la continuité d’un dialogue social serein au sein de la centrale de Pointe Jarry, afin que l’ensemble des salariés unissent leurs forces et travaillent à nouveau avec respect, solidarité et responsabilité.
Communiqué d'EDF Production d'énergie insulaire - 05/12/2024
De quoi se dire que la Guadeloupe aurait pu faire l'économie des délestages, du black-out, des pillages et des actes de vandalisme, des conséquences sur l'économie locale et, en particuliers, sur les entreprises qui ont pâti de la situation.