Un nouveau contingent de 200 policiers kényans a quitté lundi (15 juillet 2024) le Kenya, en direction d'Haïti, pour participer à une mission internationale visant à rétablir la sécurité dans le pays des Caraïbes, en proie à la violence des gangs. Ces hommes sont arrivés mardi matin à destination.
Un premier contingent de 400 policiers kényans était arrivé fin juin, sur place, dans le cadre de cette force soutenue par l’ONU et les Etats-Unis, d’un point de vue logistique.
2500 policiers internationaux attendus
Le Kenya a proposé d'envoyer au total un millier de policiers en Haïti, pour cette Mission multinationale d'appui à la sécurité (MMAS). Celle-ci est prévue pour une durée initiale d'un an (jusqu'en octobre 2024, si le calendrier initial d’envoi de personnels avait été respecté). D’autres pays doivent y contribuer, notamment le Bangladesh, le Bénin, le Tchad, les Bahamas et la Barbade.
En tout, 2500 personnes venus de l’extérieur d’Haïti doivent y être déployées, pour prêter main forte à la police locale, dépassée par le phénomène de criminalité auquel elle est confrontée.
Il s’agira pour ces unités d’élite de ramener le calme et la sécurité au bénéfice de la population, de sécuriser les infrastructures et de permettre aux habitants d’accéder à l’aide humanitaire.
Haïti souffre depuis longtemps de la violence de groupes armés, qui contrôlent 80% de la capitale Port-au-Prince et des axes majeurs du pays. Cette violence a resurgi en début d'année et poussé le Premier ministre contesté Ariel Henry à démissionner.
Le déploiement a été approuvé par une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU, en octobre dernier, mais il suscite de vives critiques au Kenya.
Des recours pour empêcher le déploiement de Kényans en Haïti
Après plusieurs tentatives, le parti d’opposition kényan "Alliance troisième voie" ("Thirdway alliance") a déposé un recours devant un tribunal de Nairobi, pour contester le déploiement de policiers du Kenya en Haïti, m--mai. Ses dirigeants invoquaient un "outrage au tribunal", affirmant que le gouvernement va mener cette opération, malgré une décision de justice du 26 janvier dernier la jugeant "inconstitutionnelle, illégale et invalide".
En juin dernier, ils ont dénoncé le président kényan Willia Ruto d’être « un esclave de l’Amérique ou des mondialistes et des impérialistes »
Les Etats-Unis, tout en admettant qu’une mission devait urgemment être déployée en Haïti, se refusait à en prendre la tête. L’objectif de la 1ère puissance mondiale était de convaincre un pays volontaire, auquel il apporterait un soutien logistique, sans fournir ni soldats, ni policiers.
Par ailleurs, des organisations de défense des droits humains craignent les méthodes de la police kényane, maintes fois accusée de faire un usage excessif de la force, jusqu’à se rendre coupable d’exécutions sommaires.