C'est un feuilleton de plusieurs épisodes qui vient de connaître un épilogue. Arrivée le 20 septembre 2019, la Guadeloupéenne Laurella Rinçon, conservatrice du patrimoine, spécialiste des collections et cultures d'Afrique de l'Est, des Caraïbes et de l'Océan Indien, devenait la première directrice générale du MACTe. Un retour au pays salué mais qui tourna vite en eau de boudin.
Moins de deux ans après sa prise de fonction, le contrat de la directrice générale du Mémorial ACTe est résilié.
Fin anticipée du contrat
Un huissier était venu signifier le mardi 23 mars dernier à Laurella Yssap-Rinçon sa mise à pied par le Conseil d'Administration de l'institution, pour une durée de 4 mois, avec effet immédiat. Une décision actée par le Conseil d'administration le 16 mars dernier lors de sa réunion dans l'enceinte du MACTe.
Ce lundi 26 juillet, dans un communiqué, le président du conseil d'administration du Mémorial ACTe, indique que le Conseil d'administration de l'établissement, réuni le 20 juillet dernier, "a voté à la majorité requise, la demande de fin anticipée du détachement de Madame Laurella Rinçon au poste de Directrice générale de l'EPCC Mémorial ACTe", "estimant qu'il n'était pas possible de conserver l'interessée dans ses fonctions de manière sereine, fructueuse et donc pérenne". Une décision qui entraîne de fait la résiliation du contrat de cette dernière.
Une information communiquée, ce lundi, à l'ensemble du personnel par la directrice par intérim de l'établissement, Gilda Gonfier.
Une affaire dans l'affaire
Pour rappel, Laurella Rinçon, ne possédant pas de permis de conduire avait décidé de faire appel à un artisan taxi pour effectuer chaque jour le trajet entre son domicile saintannais et l’établissement culturel pointois. Chaque course de 105,58 euros, pour une facture totale de 5 818 euros et 82 centimes. Une somme que n'avait pas souhaité honorer le MACTe, dans un premier temps.
Une affaire qui était devenue la genèse des difficultés entre les deux parties, et qui éclaboussait au passage le président du Conseil d'Administration de l'établissement.
Car, en effet, Georges Brédent ne pouvait ignorer les difficultés liées aux déplacements de la directrice générale. Surtout après avoir signé, le 4 octobre 2019, un avenant au contrat de la directrice, relatif aux frais de représentation, qui prévoyait "pour des raisons d’astreintes et de contraintes professionnelles liées aux responsabilités du poste, les déplacements sur le territoire de madame Laurella Rinçon seront pris en charge par l’EPCC-Macte".
Avenant avancé par la directrice lors de sa prise de parole, en avril dernier.
Le document paraphé le 4 octobre 2019 n'était parvenu à la Direction régionale des finances publiques que le 9 janvier 2020, soit trois mois plus tard.
Après la plainte de la CFTC des territoriaux, pour détournement de fonds publics, emplois fictifs et harcèlement moral, le 10 février, le procureur de la République de Pointe-à-Pitre ouvrait une enquête préliminaire pour des faits de détournements et de recel de détournement de fonds publics confiée à la police judiciaire.
Laurella Rinçon a, de son côté, porté plainte pour dénonciation calomnieuse.
Sur l'inaptitude qui lui était reprochée, à savoir les difficultés du dialogue social, la directrice affirmait voir un lien dans sa réticence voire même son opposition à recruter le chef de cabinet du président de Région, au poste de directeur adjoint du MACTe, dans l'affaire.
Laurella Yssap Rinçon assimilait, à l'époque, cette affaire à un lynchage, une cabale orchestrée pour désinformer la population.