Le risque d'une guerre civile en Haïti, où la violence des gangs ne cesse de s'aggraver, est très élevé, sans l'intervention d'une force internationale pour aider la police, a mis en garde un ministre haïtien, la semaine dernière à l'ONU, à l’occasion d'une conférence sur la situation humanitaire dramatique du pays des Caraïbes.
Le gouvernement a sollicité une assistance internationale sous la forme d'une présence d'une force armée robuste et avec un mandat clair en support à la police nationale d'Haïti. En vérité, si cette demande n'est pas satisfaite dans un délai raisonnable, le risque d'une guerre civile est presque sûr.
Ricard Pierre, ministre de la Planification et de la Coopération extérieure
Urgence à agir contre la violence
L'ONU ne cesse de s'alarmer de la propagation de la violence des gangs, avec une multiplication des meurtres, des enlèvements, des violences sexuelles, sans oublier la présence de snipers sur les toits.
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Et, face à une présence policière limitée, certains habitants ont commencé à prendre leur sécurité en main. En avril par exemple, un groupe de civils s'était emparé de plusieurs membres de gangs détenus par la police, avant de les battre à mort et de brûler leurs corps dans la rue.
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Mais, plus de six mois après l'appel à l'aide du Premier ministre Ariel Henry, relayé par le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, aucun pays ne s'est porté volontaire pour prendre la tête d'une force internationale en Haïti.
Le 15 juin dernier, le Canada, vers qui les yeux s'étaient un temps tournés pour mener cette mission, a annoncé prendre la tête d'une cellule pour coordonner l'aide internationale en Haïti, afin de mieux soutenir les forces de police locales.
L'objectif est d'améliorer "la coordination et la mobilisation des efforts internationaux en matière d'aide à la sécurité, en travaillant en étroite collaboration avec la police nationale haïtienne, les partenaires internationaux et les Nations unies", selon le ministère des Affaires étrangères canadien.
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Les autres plaies d’Haïti
Une précédente réunion de l'ONU était principalement centrée sur la situation humanitaire et alimentaire en Haïti, où près de la moitié des 11 millions d'habitants n'ont pas assez à manger.
Nous soulignons que la sécurité humaine et la sécurité alimentaire se renforcent l'une l'autre et doivent être abordées en tandem.
Ralph Gonsalves, premier ministre de Saint-Vincent et les Grenadines.
En avril, l'ONU avait lancé un appel aux dons de 719 millions de dollars pour Haïti, près du double de l'année précédente. Mais seulement 20% ont pour l'instant été financés, selon l'organisation.
La situation est terrible et c'est pire chaque jour. Nous devons agir maintenant et travailler ensemble pour apporter à manger à des millions de personnes qui dépendent de nous.
Cindy McCain, patronne du Programme alimentaire mondial
Une conclusion qui sonne comme une évidence.
Mais force est de constater que les jours, les semaines et les mois passent et que la population d’Haïti est toujours embourbée dans une multiplicité de crise, qui apparaît difficile à résoudre.