Ce mercredi 14 février, le souverain Vaval sera réduit en cendres avant de renaître, tel un phœnix, l’année prochaine. Son incinération, qui aura lieu à la tombée de la nuit place des Palmistes à Cayenne, marquera ainsi la fin de ce temps carnavalesque 2024.
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Le Roi Vaval "a les clés de l’ouverture des festivités"
Roi du carnaval, il a une symbolique particulière puisqu’il représente l’esclavage. "Nous sommes les héritiers des esclaves libérés qui ont institutionnalisé ce genre de choses. Ils ont profité du calendrier romain pour dire qu’à l’épiphanie, il va y avoir la galette des rois, avant de continuer les festivités jusqu’au mercredi des cendres, soit avant l’entrée en carême. C’est donc pour cette raison qu’il y a la présence de ce personnage" explique Armand Hidair, passionné du carnaval guyanais.
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Pendant toute cette période, Vaval permet aux carnavaliers d’être libres en dansant, chantant et être dans la joie.
Vaval arrive depuis le 1er janvier mais son costume et sa taille ne sont pas connus avant son apparition. Il apparaît pour la première fois le jour de l’épiphanie car il a les clés de l’ouverture des festivités carnavalesques. C’est ça la tradition.
Armand Hidair, passionné du carnaval guyanais
À chacun son Vaval, appelé également "bwa-bwa"
On le retrouve également en Guadeloupe et en Martinique. En Guyane, le Roi se distingue par un costume en lien avec le thème des festivités mais aussi par ses apparitions aux différentes parades organisées aux quatre coins du territoire. "Vaval prend l’esprit du temps. Il peut être le soleil ou le roi de la forêt. Cette année c’est la mer" commente Armand Hidair.
Le souverain sera présent "dans toutes les manifestations si besoin est. La coutume veut que les sorties de groupes de Touloulous et les bals paré masqué soient sous sa couverture" souligne le passionné. "C’est lui qui commande. Chaque commune qui organise des parades a le devoir de respecter le personnage que l’on appelle aussi bwa-bwa. À Saint-Laurent du Maroni par exemple, s’il y a cet esprit festif, alors il y a un bwa-bwa qui va assurer la fête et qui va mourir le mercredi des cendres".
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Tel un phœnix, Vaval renaîtra de ses cendres
Lors de son incinération ce mercredi, "les carnavaliers vont pleurer. Nous avons dans la tradition guyanaise les pleureuses qui vont l’accompagner, qu’on appelle les diablesses".
Vaval sera accompagné par l’ensemble des personnages du carnaval guyanais : "ils ont une symbolique dans leur costume car ils ne se ressemblent pas. Cet ensemble sera présent le mercredi des cendres pour brûler Vaval".
Il faut qu’il soit brûlé : c’est de ces cendres-là que va naître un nouveau Vaval.
Armand Hidair, passionné du carnaval guyanais