Vie chère : la Guyane demeure le département d’Outre-mer où les tarifs du carburant sont les plus élevés

Essence, un produit coûteux indispensable - un plein de gazole en Guyane
Le prix de l’essence ne cesse de monter dans l’hexagone. Pour certains ménages, le carburant représente près de 30% de leurs dépenses mensuelles. La Guyane détient le record des tarifs les plus hauts en Outre-mer malgré une légère baisse début janvier. Une problématique qui revient mois après mois comme un « marronnier ». Le sujet devrait être au cœur des débats électoraux.

La prime inflation est versée ce 20 janvier aux allocataires de Guyane.

Cette prime accordée aux ménages par le gouvernement depuis décembre 2021 doit compenser, principalement, la hausse des prix du carburant pour les ménages les plus modestes. Un effort qui demeure cependant minime alors que l’inflation poursuit sa course. Une deuxième prime serait d’ailleurs à l’étude.

La Guyane, championne toutes catégories dans l’Outre-mer

Ainsi la Guyane est la championne des Outre-mer en ce qui concerne la tarification du carburant. Les prix sont révisés chaque mois et fixés par arrêté préfectoral. Une véritable loterie pour les ménages comme pour les socio professionnels. Ce mois de janvier, le sans plomb a baissé de 9 centimes et le gazole de 3 centimes mais comparaison faite avec trois autres régions d’Outre-mer, la Guyane demeure au haut du tableau :

Guyane :           Sans plomb : 1,80€        Gazole : 1,61€                 Gaz : 26,01€ Guadeloupe :    Sans plomb : 1,67€        Gazole : 1,49€                 Gaz : 25,13€ Martinique :       Sans plomb : 1,68€        Gazole : 1,48€                 Gaz : 28,94€ Réunion :          Sans plomb : 1,53€        Gazole : 1,17€                 Gaz : 20,85€

Certains usagers ne font jamais le plein de carburant

Il faut évidemment, pour la Guyane, prendre aussi en compte, les prix du gaz pratiqués hors du littoral. Pour le saint-laurentais comme pour l’oyapockois, voire tous les habitants des communes fluviales, les tarifs sont nettement plus élevés.

Des tarifs administrés qui seraient au cœur de cette disparité

Dans le bassin atlantique, la raffinerie Sara approvisionne les Antilles-Guyane. Installée depuis 1982 en Guyane, la  société anonyme de la raffinerie des Antilles fournit donc les carburants et se trouve dans une situation de monopole. Le prix des carburants est fixé selon une formule de calcul spécifique. Un mode calcul complètement récusé par Joëlle Prévot-Madère, présidente de la CPME. Elle  a fait du prix de l’essence un de ses combats contre la vie chère depuis 2008, et dénonce régulièrement l’opacité qui entoure, selon elle, la fixation des prix. Retrouvez ici son interview dans Mayouri info de mai 2019 .

Interrogé le 18 janvier sur les objectifs de sa société sur la prochaine décennie, le directeur de la Sara, Olivier Cotta a annoncé que la fabrication d’un bio carburant à base d’algues était à l'étude. Un projet qui s'inscrit dans la droite ligne de la transition énergétique. Il devrait se développer dans la commune de Sinnamary avec à la clé des emplois. Sur la politique tarifaire de l’essence, il a déclaré que cela dépendait en premier lieu de l’évolution du prix du baril dans le monde : « On peut espérer une baisse si le prix du baril baisse comme s’attendre à une hausse pour laquelle il faudra trouver des solutions tous ensemble pour minimiser l’impact et la douleur sur les populations… ».

Cette question du tarif de l’essence sera largement débattue, sans aucun doute, au cours des campagnes présidentielle et législative.

En ce qui concerne la Guyane, l’approvisionnement en essence dans les pays voisins comme le Suriname ou le Guyana, futurs gros producteurs se pose de façon prégnante. Et sur ce plan, le voisin brésilien, à l’instar d’autres nations (USA, Canada, Mexique etc…) se positionne. Le président Jair Bolsonaro est en visite officielle ce jour au Suriname. Il sera, notamment, question de créer un pipeline entre le Suriname et le Brésil.