Covid-19 : la réorganisation des services au CHUM inquiète le syndicat CGTM Santé

L'hôpital Pierre Zobda Quitman est le site principal du CHU de Martinique.
L'inquiétude grandit au sein du CHU de Martinique suite à la réorganisation des services pour répondre à la demande de places pour les patients atteints de Covid-19. Le syndicat CGTM Santé rappelle que d'autres pathologies doivent être prise en compte. La direction se veut rassurante.
Ne pas reproduire les erreurs de la première vague, c'est en substance ce que préconise le syndicat CGTM Santé qui lance un appel au gouvernement.

En effet, comme en mars 2020, lors de l'épidémie de Covid-19 en Martinique, le Centre Hospitalier Universitaire de l'île prévoit à compter du lundi 29 juin 2020 une réorganisation de ses services afin d'acceuillir les malades atteints de Covid-19. Ceux de Guyane par rapport à la solidarité sanitaire mise en place avec la Guadeloupe, mais également les cas importés décelés sur l'île
 

Les patients qui viennent de Guyane ont été affectés en réanimation. Mais si le flux augmente, au fur et à mesure que ces patients vont sortir de la réanimation, parce qu'ils ne sortent pas du service et rentrent chez eux directement. Ils passent après dans un autre service.
Donc il faut que d'autres services soient en capacité de les recevoir.

Il faut prendre en compte ce qui s'est passé avec la première vague pour essayer de répondre à la solidarité vis-à-vis des Guyanais, mais sans remettre en cause la capacité du CHUM de prendre en charge des patients qui nécessite des soins lourds.

Ghislaine Joachim-Arnaud, CGTM Santé


En effet, la militante de la CGTM Santé attire l'attention sur la stratégie mise en place au CHUM durant la première vague de l'épidémie. 

On a fermé toutes les salles de bloc, on a modifié l'organisation, on a fermé des services de médecine, des services de chirurgie. On a déprogrammé des patients qui sont retournés chez eux.

Et au moment du déconfinement, les collègues ont observé que tous les patients qui entraient à l'hôpital étaient dans un état piteux.

Donc nous disons qu'il faut venir en aide à la Guyane au travers du service de réanimation, mais il est absolument nécessaire que l'État français ouvre un hôpital militaire de toute urgence en Guyane.
 

L'hôpital de campagne des renforts de la sécurité civile qui est en train d'être installé afin de délester le centre hospitalier, n'est selon elle, pas suffisant, au vu de l'urgence.
 

Un hôpital très sollicité 


De son côté, la direction du Centre Hospitalier Universitaire se veut rassurante et tente de trouver les meilleures options afin de répondre aux différentes demandes. 
 

Là on a rouvert tous les blocs et on va garder ses blocs le plus longtemps possible. On a une crainte effectivement que si on avait un flux de patients Covid venant de Guyane, qu'on soit obligé de rouvrir des places de réanimation. 

Vu que ces places de réanimation sont prises par des gens qui ont de grosses chirurgies, on serait obligé de contraindre un petit peu l'activité sur les blocs opératoires. Mais il y a un tel retard de soin qu'on fait tout, on est en négociation permanente pour ne pas en arriver là. 

Benjamin Garel, directeur du CHU de Martinique


À terme faut-il craindre un refus de prise en charge de la part du CHUM ? Non, répond le directeur qui annonce avoir fait une demande de renfort. 

On ne veut pas refuser de patient martiniquais comme on ne veut pas refuser de patient guyanais.

J'ai sollicité mes collègues pour voir comment ils pouvaient venir nous renforcer pour qu'on augmente nos places en réanimation, encore plus que ce qu'on a aujourd'hui, pour ne surtout pas impacter la prise en charge des Martiniquais.

Parce qu'on ne refusera pas de patient, mais on ne veut pas arriver à un moment où on doit faire l'arbitrage entre les patients martiniquais et les patients guyanais. 


La situation sanitaire par rapport à la Covid-19 est stable en Martinique, cependant une épidémie de dengue est en cours avec 5 800 cas évocateurs selon l'Agence Régionale de Santé.