Mobilisation contre la vie chère en Martinique : l’UGTM reproche au RPPRAC "des injures et des invectives à l’encontre des syndicats et des élus"

(De gauche à droite). Aude Goussard, Rodrigue Petitot et Gwladys Roger, les 3 représentants du Rassemblement pour la Protection des Peuple et des Ressources Afro Caribéens (RPPRAC) lors d'unentable ronde contre la vie chère en Martinique (septembre 2024).
L’Union Générale des Travailleurs de Martinique se rappelle aux bons souvenirs du RPPRAC (Rassemblement pour la Protection des Peuples et des Ressources Afro Caribéens), à l’origine de la mobilisation contre la cherté de la vie. L’UGTM déplore "les invectives et les injures à l’encontre des organisations syndicales et politiques de Martinique et de Guadeloupe", pendant que s'installe le comité technique en charge de la "mise en œuvre et du suivi" des mesures du protocole.

"Depuis le début, il y a un rejet des organisations syndicales et politiques" a regretté Serge Aribo, le secrétaire général de l’UGTM au micro Martinique 1ère de Stéphane Lupon mardi 22 octobre 2024.

La veille, le syndicaliste avait déjà signé un courrier afin de justifier l’absence de sa centrale lors d’une assemblée générale tenue dans l’après-midi par l’association à son "QG", au marché de Dillon à Fort-de-France.

Les déclarations de vos représentants à l'encontre des organisations syndicales de Martinique, des représentants du peuple guadeloupéen frère et de la diaspora africaine, quelles que soient les raisons évoquées, ne sont pas propices à créer les conditions d'actions dans l'unité et la solidarité sortir de la crise sociétale en Martinique nécessite une approche et des solutions multidimensionnelles. Pour ce faire, il nous semble important d'instaurer les conditions du respect entre les organisations, pour créer l'unité et la solidarité.

Extrait du courrier adressé au RPPRAC (21 octobre 2024)

Plusieurs syndicats observent

Le "front commun" qu’appelle de ses vœux aujourd’hui le RPPRAC par la voix de sa secrétaire Aude Goussard, semble avoir du mal à se constituer, même si l’UGTM a ajouté dans son interview en radio que "la porte n’est pas fermée". L’association peut aussi compter sur la CDMT et la CGTM.

Cependant, d’autres syndicats restent en retrait depuis le début de la mobilisation. C’est le cas par exemple de la CSTM, de la CFDT ou encore de Force Ouvrière.

FO Santé se désolidarise à son tour du RPPRAC, à la suite des déclarations de leurs représentants sur les réseaux sociaux concernant les syndicats, même si le sujet est plus que justifié sur le fond.

Jean-Pierre Jean-Louis, secrétaire général de FO santé

"La façon d'être et de dire..."

Il est évident que cela nous rend très mal à l'aise quand on dit que les syndicats n'ont rien fait pour lutter contre la vie chère. Or, je peux vous assurer que nous avons beaucoup poussé sur le sujet en 2009 ce que certains n'ont pas compris. Aujourd’hui, des citoyens ont entrepris autre chose contre la baisse des prix, fort bien (…). Maintenant c'est peut-être dans la façon d'être et de dire qu'il y a un problème. Donc la CFDT se contente pour le moment d'observer.

Eric Picot, membre de la CFDT (ex scrétaire)

Installation à l'hôtel de la Collectivité Territoriale de Martinique, du comité technique en charge de la "mise en œuvre et du suivi" des mesures relatives à la baisse des prix dans l'île. Cette instance est composée d'agents de l'Etat et de la CTM (22 octobre 2024)

Un comité technique pour suivre l’application des mesures

Les entraves à la circulation et des incendies de véhicules ont repris lundi (21 octobre), notamment au centre du territoire. Parallèlement, le comité technique en charge de la "mise en œuvre et du suivi des mesures relatives à la baisse des prix" a été officiellement installé mardi 22.

Ce comité entre en fonction au lendemain de l’amendement introduit par le Gouvernement au projet de loi de finances de 2025, dans le cadre du protocole signé le 16 octobre dernier à la Collectivité Territoriale de Martinique.

Compte tenu des caractéristiques du marché unique antillais, cette exonération sera mise en place à titre expérimental en Guadeloupe et en Martinique pour une durée de trois ans.

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