Au lendemain de la course-poursuite mortelle à Fort-de-France, la situation devient difficile notamment pour les policiers qui sont visés par des tirs pour la 5e fois depuis décembre 2018. Ils demandent aux politiques de "se remuer" contre la violence en Martinique.
"On va faire de la Martinique un territoire pilote pour les implantations de radars (...) On va mettre la main dans la poche des martiniquais (...) ça ne dérange aucun politique mais par contre en termes de sécurité ils ne bougent pas. Je crois qu'il faut maintenant se remuer et que tout le monde monte au créneau", déclare Thierry Beaucelin, le secrétaire départemental du syndicat Alliance Police.
(Re)voir le reportage de Corinne Jean-Joseph et d'Olivier Nicolas dit Duclos.
Des moyens toujours nettement insuffisants contre l'entrée de la drogue et des armes en Martinique
Les faits donnent hélas raison aux policiers qui annonçaient une aggravation de la délinquance en Martinique, à cause de l'insuffisance de moyens. Pourquoi certains malfaiteurs soupçonnés de meurtres ou d'assassinats sont encore en liberté ? "Parce que nous n'avons pas assez d'agents sur le terrain", affirme Thierry Beaucelin.
Dans les faits, l'Office Central pour la Répression du Trafic Illicite des stupéfiants (OCRTIS) aurait besoin d'au moins 15 fonctionnaires supplémentaires pour la lutte contre la drogue et maintenant le trafic d'armes (au moins trois saisies en provenance du Venezuela depuis 2018).
Le Service Régional de Police Judiciaire (SRPJ), a besoin de renforts tant les sollicitations sont importantes depuis quelques mois. Idem pour la Brigade Anti-Criminalité (BAC) ou le Groupe d'Intervention de Nuit (GAN).
Toutes ces demandes sont relayées par la préfet de Martinique qui pour l'instant n'est pas entendu par le gouvernement...