La semaine du 22 au 28 novembre 2021 a été marquée par de multiples violences en Martinique. Tirs à balles réelles par des bandes armées et cagoulées contre les forces de l’ordre, racket sur certains barrages routiers et intimidations, des commerces ont été pillés ou brûlés dont une station-service en pleine agglomération.
Des voitures et des épaves ont aussi été incendiées, des arbres abattus, un bureau de poste a été attaqué à l’aide d’une pelle mécanique, des établissements scolaires saccagés, des radars détruits…l'île a vécu au rythme de ces scènes d’émeutes pratiquement toutes les nuits.
Des violences inouïes
Lors de la déclaration commune des élus locaux présents à l’issue d’une conférence territoriale sur cette situation de crise à l’initiative de la Collectivité Territoriale de Martinique, ces exactions ont été fermement dénoncées. Du côté de l’intersyndicale, l’un de ses représentants, Bertrand Cambusy, a lui aussi condamné au 3e jour de grève.
Mais depuis, force est de constater que les organisations mobilisées sont restées plutôt silencieuses sur ces évènements, lesquels ont agité "très violemment la Martinique" a souligné la nouvelle procureure de la République, Clarisse Taron.
Après cette semaine explosive, une majorité de la population continue à exprimer sa stupeur sur les réseaux sociaux et les médias.
Le FSU et l’UNSA "condamnent" clairement
Deux organisations représentatives des personnels de l’éducation nationale et de l’administration territoriale notamment, la FSU et l’UNSA, ont pris leur plume pour "condamner fermement" ces faits de violence, en marge de la mobilisation d’une intersyndicale contre le pass sanitaire, l’obligation vaccinale et la vie chère entre autres.
D’abord, La Fédération Syndicale Unitaire (FSU) section Martinique qui dit partager "un certain nombre de revendications" (...), mais elle condamne fermement les violences, les destructions, les pillages, le racket, les insultes et les barrages routiers qui plongent les martiniquais déjà lourdement impactés dans une situation éducative, économique et sociale catastrophique".
"Notre pays est défiguré (…) le chaos s’est installé"
Ce qui se passe aujourd’hui en Martinique n’a plus rien à voir avec un mouvement social organisé.
Depuis plusieurs jours, notre pays est défiguré par des individus violents, et le chaos s’est installé.
La destruction des magasins, des pharmacies, des centres de soins, des bureaux de poste et même d’établissements scolaires, prive ainsi bon nombre de martiniquais d’emplois et de services indispensables.
A la fin de son communiqué adressé aux médias dimanche 28 novembre 2021, la FSU fait un clin d’œil à "l’immense majorité de la jeunesse martiniquaise qui aspire à bénéficier d’éducation, de formation, de loisirs, de soins, et de relations saines pour vivre sereinement le présent et préparer leur avenir".
En conclusion, la Fédération a voulu éviter l’amalgame avec les fauteurs de troubles identifiés comme des émeutiers, en faisant un clin d’œil à ce qu’elle qualifie de "jeunesse volontaire qui aspire à bénéficier d’éducation, de formation, de loisirs, de soins et de relations saines, pour vivre sereinement le présent et préparer leur avenir".
Autre prise de position syndicale sur les faits de violences commis dans l’île durant la semaine, celle du SNPDEN UNSA, lequel dit défendre l’éducation et œuvrer en faveur de l’avenir de la jeunesse martiniquaise dans le respect des valeurs et le respect mutuel.
Le SNPDEN UNSA condamne très fermement tous les faits et exactions perpétrés depuis le début du mouvement social (…) contre les établissements scolaires, notamment ceux du LP de Place d’Armes (…).
S’attaquer aux personnes et aux biens, n’est pas la solution.
Le Syndicat National des Personnels de Direction de l’Education Nationale "invite à un retour au calme et à des discussions apaisées" dans son communiqué du 28 novembre 2021, en précisant qu’il militera toujours "pour l’éducation de la jeunesse et pour une société juste et équitable".