A la veille d’une mobilisation contre la vaccination et l’obligation qui en sera faite aux soignants comme le souhaite le gouvernement, le maire de la "ville d’art et d’histoire" expose son point de vue en tant que pharmacien-biologiste.
Dans sa tribune "Liberté et vivre-ensemble sous le règne du Covid" adressée à la presse ce mardi 20 juillet 2021, Christian Rapha observe d’abord "les excès sémantiques (dictature, étoile jaune de la honte, Shoah, retour du nazisme…)" qui témoignent selon lui du "mur d’incompréhension" qui sépare les différents "camps" actuellement. Il rappelle d’abord que ce virus "n’est pas inconnu".
Le virus qui nous menace, pour être nouveau, n’en fait pas moins partie de la famille des coronavirus qui sous d’autres formes a déjà provoqué deux épidémies extrêmement sévères : le SRAS CoV en 2003 et le Mers CoV en 2012. Une façon de rappeler que le coronavirus n’est pas inconnu des chercheurs.
"Défiance"… mais "des milliards mobilisés"
Après un retour sur les chiffres de contamination dans l’hexagone et en Martinique, le maire évoque "la défiance à l’égard du vaccin" qui provoque aujourd’hui des manifestations.
Il y a les interrogations face à la rapidité avec laquelle, il aurait été mis au point : comment se fait-il qu’on ait déjà la solution pour un virus découvert en mars 2020 ?
Incroyable résultat en effet, mais à la mesure d’une mobilisation exceptionnelle, elle-même proportionnelle à l’étendue de la pandémie : 190 millions de cas, 4 millions de morts, aucune zone du monde épargnée.
"Des milliards" pour la recherche
On estime à un milliard environ le coût des recherches pour mettre au point un vaccin, or dans ce cas, des milliards ont été mobilisés au point que l’OMS dénombrait 168 vaccins en cours de développement en octobre 2020.
Beaucoup d’argent a donc été mis sur la table "pour aboutir à la mise sur le marché de vaccins qui ont passé pour certains avec succès les étapes du contrôle des institutions médicales qui valident les médicaments et autres vaccins". Christian Rapha souligne que "4 vaccins ont été autorisés en France".
Les vaccinés : tous des cobayes ?
Le pharmacien-biologiste poursuit son analyse à propos de la phase expérimentale du vaccin laquelle n’est pas aboutie, ce que pointent du doigt également les "anti-vax". Le sérum est en effet encore en phase d’expérimentation (en phase 3), parce que tous les effets ne seront connus qu’en 2023.
"En réalité, cette 3ème phase, qui s’achève en mai 2023 pour Pfizer, est classique : après la qualité et l’efficacité du produit testés d’abord sur quelques dizaines de personnes en phase 1, puis quelques centaines en phase 2, la phase 3 évalue le rapport entre les bénéfices et les risques (les effets secondaires du vaccin)" explique le patron de laboratoire.
L’époque ne tolère pas les réponses incomplètes : le vaccin ne serait pas efficace, il n’empêche pas de transmettre la maladie et il a des effets secondaires ! Voire, on en meurt !
Le vaccin n’empêche pas en effet de transmettre la maladie. C’est vrai ! Mais c’est aussi vrai, selon les dernières études, que cette transmission est 12 fois moins importante que pour quelqu’un qui n’est pas vacciné.
Les réseaux sociaux, "caisse de résonance" des doutes
Chacun, sur sa page Facebook, sur twitter ou dans des groupes WhatsApp peut s’improviser médecin, épidémiologiste, infectiologue, spécialiste de la technologie de l’ARN messager !
Ah oui ! il y a des médecins qui remettent en cause le vaccin, tout comme il y a des médecins qui s’opposent à l’avortement !
"Ce qui semble logique et scientifique est interrogé et remis en question au nom du principe de liberté" poursuit Christian Rapha. "Chacun veut avoir son mot à dire puisque le vaccin est injecté, il pénètre notre corps (certains parlent même de "viol")".
Cette "guerre", nous ferait presqu’oublier que la vaccination est obligatoire depuis 1938 pour la diphtérie et 1940 pour le tétanos.
La vaccination est obligatoire pour les enfants qui entrent à l’école, et toute personne qui souhaite se rendre en Guyane doit être à jour de sa vaccination contre la fièvre jaune.
Combien de bébés naîtraient avec de graves malformations si leur mère, en âge de procréer, n’avait pas été vaccinée à temps contre la rubéole ? (…)
Recul de la vaccination
Et si les décès dus à la rougeole ont augmenté depuis 2016 (année où ce nombre était le plus bas) c’est bien parce que la vaccination a reculé chez les enfants. Il ne nous viendrait pas à l’idée de renoncer à vacciner contre ces maladies, qui jadis ont tué des milliers d’enfants.
Le vaccin : la seule parade ?
"Plus nous serons vaccinés, plus nous mettrons en échec le virus, en cassant la transmission, et en épargnant des vies, celles des personnes les plus fragiles" affirme le pharmacien-biologiste pierrotin.
Seule la vaccination pourra nous permettre de retrouver une vie à peu près normale, comme c’est le cas dans plusieurs pays, à l’exemple du Royaume Uni.
Bien sûr, les gestes "barrières", le port du masque, le lavage des mains, la distanciation, ont permis de ralentir la circulation du virus.
Pour autant, l’actualité nous démontre que ces mesures sont insuffisantes pour un retour à la « vie normale".
"La peur ne doit pas nous guider"
Concernant le "pass sanitaire", le vacciné Christian Rapha dit "pourquoi ne pas l’autoriser, s’il peut être l’instrument transitoire vers la liberté, la vraie, celle qui n’expose au danger, ni ma vie, ni celle des autres, ce que la loi devra évidemment préciser, dans le respect de notre Constitution".
Pour conclure sa longue tribune, Christian Rapha ajoute que "la peur ne doit pas nous guider. Et si le principe de liberté doit et peut être légitimement défendu, il doit être éclairé par d’autres valeurs fondamentales qui se sont toujours imposées à notre société : égalité, fraternité et responsabilité".