"Si c’est le Rassemblement national qui vient me chercher, si c’est Renaissance qui vient me chercher, si ce sont les LR, c’est Mayotte qui compte", assure Anchya Bamana, la présidente du mouvement Maore Solidaire interrogée dans Zakweli ce jeudi 25 avril sur le retrait de Saidali Boina Hamissi de la liste du RN aux élections européennes.
"Le RN est un parti politique comme les autres, Maore Solidaire a une philosophie très simple : si tous les élus mahorais faisaient front commun pour travailler avec n'importe quel gouvernement à Paris, nous n'en serions pas là aujourd'hui", poursuit-elle. "Quand j'étais maire de Sada, j'ai appliqué cette philosophie en travaillant avec François Hollande et avec le premier gouvernement Macron, parce que ce sont les intérêts de Mayotte qui comptent, quel que soit le gouvernement à Paris."
Un courrier à Gérald Darmanin comme "cri d'alarme"
La veille, Anchya Bamana a adressé un courrier au ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin pour dénoncer notamment le manque d'efficacité de l'opération Mayotte Place Nette. "Dès 2016, on parlait déjà d’expérimenter des drones pour repérer les kwassas. En 2018, on nous parlait de radars. Aujourd’hui, on nous parle de rideau de fer, on est encore là", déplore-t-elle. "Il faut qu’on implique enfin le ministère des affaires étrangères pour convaincre Azali Assoumani d’empêcher les kwassas de quitter les Comores."
"On ne peut pas nous servir des chiffres continuellement et ne rien faire. C'est comme puiser de l'eau dans une corbeille", résume l'ancienne élue. Au sujet du report de la présentation en conseil des ministres des projets de loi Mayotte, elle dénonce "encore un engagement non-tenu." Elle appelle à ce que les anciens élus soient consultés dans le cadre de ces textes et ne cache pas sa colère contre les élus actuels, "parce qu'ils n'arrivent pas à se mettre d'accord pour une action commune."
"Aujourd'hui, les élus ne sont pas ensemble, les parlementaires ne sont pas ensemble, on a l'impression qu'il y a trois camps", dénonce Anchya Bamana. "À un moment donné, les élus doivent avoir un sursaut pour l'intérêt général. En face, les gouvernements successifs ne nous prennent pas au sérieux et ne respectent pas leurs engagements."