C'est une demande inattendue venant d'une élue du Rassemblement national : la députée Anchya Bamana a sollicité ce lundi 18 novembre la préfecture au sujet de la situation des sept joueurs en situation irrégulière, pour leur permettre de participer au huitième tour de la Coupe de France de football en Corse. "Vous m'avez saisi ce jour, afin de me demander de régulariser en urgence la situation administrative" de ces joueurs, explique le préfet, "et leur permettre ainsi de rejoindre leurs coéquipiers."
Si François-Xavier Bieuville "se félicite du succès des joueurs", il s'oppose à cette demande. Selon le préfet, ces autorisations spéciales pour se déplacer dans un autre département français ne peuvent être délivrées "qu'à un étranger en situation régulière titulaire d'une carte de séjour", ce qui n'est pas le cas de ces sept joueurs. "Quatre de ces joueurs ont déposé des demandes en qualité d'étranger malade. Ces dossiers ont été d'ailleurs été clôturés il y a peu, le club ayant indiqué qu'il s'était agi 'd'une erreur de cybercafé", détaille le préfet.
Deux joueurs "connus défavorablement" des forces de l'ordre
Deux autres dossiers ont été déposés pour parent d'enfant français, "des demandes très incomplètes qui n'ont pas pu être instruites". Certains joueurs pourront obtenir un titre de séjour, au nom d'éventuels liens personnels et familiaux, mais l'étude de leurs cas "ne peut être réalisée dans l'urgence." Le préfet précise aussi pour conclure son courrier, que deux de ces sept joueurs sont "défavorablement connus des services de police et de gendarmerie."
La députée a finalement expliqué qu'elle ignorait la situation exacte de ces joueurs et soutient la décision du préfet, sa demande et la réponse du préfet n'ont pas manqué de faire réagir la classe politique mahoraise. "Il y a deux questions : celle de savoir si ces joueurs sont bien en situation irrégulière où s'ils ont des cartes de séjour qui ne leur permet pas de ce rendre en métropole. En pareille circonstance, il est normal qu'une députée du territoire demande que ces joueurs puissent se rendre dans l'Hexagone", résume le porte-parole de Marine Le Pen, Daniel Zaidani. "Ce qui est surprenant, c'est plutôt la réponse du préfet. Je comprends qu'ils ont un profil suffisamment négatif pour ne pas avoir de titre de séjour, mais suffisamment positif pour rester à Mayotte."
Le conseiller municipal de Mamoudzou, Jacques Martial-Henry, a également partagé sur ses réseaux sociaux l'article du Canard Enchaîné résumant l'affaire, quelques jours après avoir annoncé que "cette victoire des Diables Noirs démontre qu'on n'a pas besoin des clandestins dans nos équipes."