L'État se rend au chevet de Mayotte, dévastée par le passage du cyclone Chido ce samedi. Le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, le ministre des Outre-mer, François-Noël Buffet, se rendent ce lundi 16 décembre en fin de matinée dans le département. Parmi les membres de la délégation, la députée mahoraise Estelle Youssouffa et le secrétaire d'Etat à la Francophonie et aux Partenariats internationaux Thani Mohamed Soilihi. Le Mahorais, le premier à avoir intégré un gouvernement français, n'a pas caché son inquiétude pour son île et pour sa famille qui se trouve à Sada. Dans l'île, le bilan humain n'est toujours pas connu, estimé à plusieurs centaines de morts, "peut-être un millier, voire plusieurs milliers", selon le préfet de Mayotte. Les nombreuses cases en tôle dans le département ont été entièrement ravagées.
Le retour de l'eau et de l'électricité
La priorité pour l'Etat sera de rétablir l'accès aux services essentiels : l'eau, l'électricité, les voies de circulation et les services de communication. Actuellement, le réseau mobile et Internet est encore fortement perturbé, beaucoup sont toujours sans nouvelles de leurs proches. Selon le préfet de Mayotte qui s'exprimait ce dimanche soir sur le plateau de Mayotte la 1ère, les équipes d'EDM ont déjà pu rétablir le courant dans certaines communes, notamment à Mamoudzou. Tant que le courant ne sera pas rétabli, les usines de potabilisation d'eau ne pourront pas être remises en service.
Elles ont toutes été endommagées a confirmé le préfet, François-Xavier Bieuville. L'eau a pu être rétablie dans certains secteurs comme Chirongui et Sada grâce au remplissage des réservoirs et la remise en service de l'usine de l'Ouroveni.
Les infrastructures essentielles
La préfecture indiquait ce dimanche soir que les travaux de dégagement des routes se poursuivaient, même si certains axes demeurent obstrués. Si le port de Longoni n'a pas subi de dégâts majeurs, l'aéroport a perdu son balisage et sa tour de contrôle. Les avions militaires peuvent néanmoins se poser pour apporter des renforts et du ravitaillement. Le trafic des barges est toujours interrompu entre Grande-Terre et Petite-Terre pour les passagers, les amphidromes sont réservés pour acheminer les moyens de secours.
Si le groupe Sodifram a tenu à rassurer que "ses dépôts sont pleins de vivre", beaucoup d'habitants s'inquiètent : les magasins pourront-ils rouvrir ? Être réapprovisionnés ? Si le préfet a assuré la population de la mobilisation de l'Etat, beaucoup espèrent des échéances.
L'arrivée de renforts
Un pont aérien a pu être établi entre Mayotte, La Réunion et l'Hexagone pour acheminer des renforts et du matériel. Près de 700 sapeurs-pompiers, secouristes, soignants, agents d'EDF, experts du génie civil ou encore sous-préfets arrivent par vagues jusqu'à mercredi, avec plusieurs tonnes de frêt : vivres, matériel médical et logistique. L'Etat se mobilise, et le gouvernement tient à rassurer les Mahorais de sa mobilisation et de son soutien.
Une annonce est à prévoir considérant l'ampleur des dégâts : la reconnaissance de l'état de catastrophe naturelle. Cette mesure permettra aux Mahorais, dont certains ont tout perdu, d'être plus facilement indemnisés par leurs assurances, pour ceux qui y ont souscrits.